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Article publié le 01/12/2017
Mis à jour le 01/10/2020

Bruay-la-Buissière : nouvelle vie pour la Cité des Électriciens

© Jérôme Pouille - Cité des Électriciens

Lieu de mémoire des "Gueules noires" immortalisé par le film "Bienvenue chez les Ch'tis", la Cité des Électriciens retrouve son lustre d'antan à Bruay-la-Buissière. Et s'apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire.

À Bruay-la-Buissière, le souvenir des "Gueules noires" est encore dans chaque mémoire, dans chaque pierre. Ici, derrière le pignon d'un coron, l'histoire d'une famille. Là, au coin d'une rue, la trace de l'ancien parcours des mineurs vers la fosse. Les terrils, à la couleur et à la forme si caractéristiques, se révèlent tout autour des anciennes cités minières. Les chevalements, les puits de fosses et les bâtiments de la Compagnie des Mines sont autant de témoins de l'exploitation intensive de la houille dans cette zone géographique à l'héritage industriel unique en France, à cheval entre le Nord et le Pas-de-Calais.

En savoir plus : Des cathédrales aux terrils, le patrimoine des Hauts-de-France

Ici, c'est la Fosse n°1-1 bis qui fit office de poumon économique de la ville. Des prémices de la Révolution industrielle, au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Compagnie des Mines de Bruay exploite 18 puits de mines et fait vivre des milliers de mineurs. Ces travailleurs de l'ombre et leurs familles sont logés par la Compagnie dans plusieurs cités ouvrières. L'une d'entre elles, la Cité des Électriciens – la plus vieille cité minière préservée du Pas-de-Calais, construite entre 1855 et 1861 – a accueilli de nombreuses lignées de mineurs avant d'être laissée à l'abandon à la fin de l'exploitation de houille. Aujourd'hui, ce patrimoine exceptionnel, témoin de l'histoire des Hauts-de-France, reprend vie…

Un nouveau regard sur le patrimoine minier

Rues Franklin, Ampère, Faraday, Branly… Chaque rue de la Cité n°2 de la Compagnie des Mines de Bruay porte le nom d'un inventeur célèbre, d'où son nom de "Cité des Électriciens". Pour chaque maison, en cours de réhabilitation, cette couleur brique et cette architecture similaire. Sur place, les ouvriers d'un chantier au long cours s'activent. Tous redonnent vie aux barreaux et aux dizaines de logements de la cité, bâtiment après bâtiment.

"Après des années d'activité intense, la Cité des Électriciens est tombée progressivement dans l'oubli. Le dernier descendant d'une famille de mineurs a quitté les lieux en 2013, année au cours de laquelle nous avons porté un projet ambitieux pour cet ensemble unique dans notre région, explique la responsable de la Cité des Électriciens, Isabelle Mauchin. Nous souhaitons apporter un nouveau regard, empli à la fois de fierté et d'orientation vers l'avenir, sur le patrimoine minier, dans la logique de l'inscription du Bassin minier au patrimoine mondial de l'Unesco.

Cité pilote du Bassin minier

À quelques pas des authentiques barreaux de la cité minière, un nouveau bâtiment dessiné par l'architecte Philippe Prost – déjà à l'origine de l'Anneau de la Mémoire à Notre-Dame-de-Lorette – est sorti de terre. Paré de tuiles rouges, il hébergera dans les prochains mois l'un des espaces du tout nouveau Centre d'interprétation de la Cité des Électriciens. Un lieu de mémoire, où seront aménagés :

  • des salles d'ateliers pédagogiques
  • un parcours multimédia
  • des lieux d'expositions temporaires
  • des résidences d'artistes
  • des gîtes touristiques
  • des parcelles de jardins pédagogiques et de zones de cueillette
  • des espaces de création pour les paysagistes…

"La Cité des Électriciens va de nouveau vivre comme au temps des mineurs. Ici seront organisés de nombreux temps forts, comme lors de l'anniversaire du Louvre-Lens hors les murs ou pour la fête de la Sainte-Barbe, la patronne des mineurs, le 3 décembre, continue Isabelle Mauchin. Le fil conducteur de l'ensemble des projets qui seront menés dans cette cité pilote répond à la mission embrassée par l'ensemble des sites du Bassin minier : faire connaître ces lieux de mémoire, permettre aux habitants de se les réapproprier et les faire rayonner au-delà de nos frontières."