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Article publié le 14/04/2020
Mis à jour le 01/10/2020

AOP en danger : sauvons notre maroilles !

Le 14 avril 2020, Marie-Sophie Lesne, vice-présidente à la Région en charge de l’agriculture et Claude Béra, président du Syndicat du maroilles ont lancé un appel aux consommateurs qui ont délaissé le maroilles pendant le confinement.

Pendant le confinement, de nombreuses filières agricoles ont souffert, notamment de la fermeture des restaurants et des modifications de consommation. C’est le cas notamment des pommes de terre, mais aussi du maroilles. Le maroilles en Hauts-de-France, c’est 4 160 tonnes produites chaque année et près de 2 000 personnes qui en vivent (chiffres 2018). C'est un fromage 100 % Hauts-de-France puisqu'il est uniquement fabriqué dans le Nord et dans l'Aisne.

Chaque semaine, 57 tonnes de maroilles pas produites

"Nous avons besoin de l’aide du consommateur qui achète moins de maroilles pour sa consommation à domicile, explique Marie-Sophie Lesne, vice-présidente à la Région en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Nous lançons un véritable cri de détresse pour sauver cette filière si symbolique de notre territoire."

Le maroilles est un fromage AOP (appellation d’origine protégé). Sa production nécessite de suivre un cahier des charges très strict. Pendant toute la durée du confinement, les consommateurs semblent avoir boudé le maroilles, comme tous les autres fromages AOP. Un crève-cœur pour les producteurs qui voient leurs caves remplies de fromages qu’ils finiront par jeter s’ils ne peuvent pas les vendre. Et aussi un manque à gagner énorme.

"Chaque semaine, 57 tonnes de maroilles ne sont pas produites, confirme Claude Béra, le président du Syndicat du maroilles. 80 % du maroilles se consomme au nord de Paris. La seule solution, c’est le consommateur."

Le circuit court et la vente à la ferme, ça marche

"Les maroilles de 750 grammes ne sont plus vendus à la coupe dans les supermarchés, les rayons fromagers des supermarchés ne sont plus très garnis. C’est vraiment problématique, ajoute Claude Béra. Pour essayer de pallier ces problèmes, on met en place des points de vente de proximité dans les grandes villes et ça marche. En effet, certains petits producteurs qui avaient déjà mis en place le circuit court ou un point de vente à la ferme s’en sortent mieux que les autres."

Multiplier les achats de maroilles

"À la Région, on est en train de voir comment augmenter la consommation de maroilles, complète Marie-Sophie Lesne. Une des pistes sera l'achat de maroilles dans les restaurants scolaires des lycées, lorsqu'ils pourront rouvrir.

D’autres filières souffrent aussi

D’autres filières régionales souffrent aussi comme les produits de la mer qui ont connu une baisse de 70 % des commandes pendant la période du confinement. La Région a donc lancé une grande campagne de communication pour l’ensemble des filières régionales en souffrance, en particulier l’agneau, les fraises, l’asperge et tous les morceaux nobles de viande bovine.