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Article publié le 02/11/2021
Mis à jour le 04/11/2021

Musair nous raconte des histoires avec l’art

Musair est une jeune start-up des Hauts-de-France qui propose une immersion tout à fait singulière dans le monde de l'art. Labellisée par la Région, sa dernière médiation culturelle est dédiée à un certain Jean de la Fontaine. Rencontre avec sa fondatrice, Valentine Rondelez.

L’histoire made in Hauts-de-France est belle. Musair est une application destinée à diffuser les médiations culturelles que réalise Valentine Rondelez. Des contenus sonores associés à une écriture innovante pour permettre aux gens de plonger dans des œuvres d’art grâce à l’histoire imaginée par la créatrice.

Valentine Rondelez, qui êtes-vous ?

Je suis la créatrice d’une toute jeune entreprise née dans les Hauts-de-France : Musair. À 47 ans, après 20 ans passés dans l’univers de la communication, j’avais besoin de repenser ma vie professionnelle et de me recentrer sur mes passions artistiques : les beaux-arts, l’écriture, l’architecture et la musique. C’est comme ça qu’est né le projet de Musair en 2020.

Comment s’est passée la phase de création ?

Le chemin n’a pas toujours été évident mais j’ai été beaucoup accompagnée. D’abord, dans l’incubateur parisien Willa, spécialisé dans le soutien aux femmes dans la Tech. Cela m’a donné beaucoup de confiance dans mon projet et en moi pour le mener à bien. Puis, je suis revenue en Hauts-de-France en mai 2020 pour débuter une deuxième période d’incubation à La Plaine Images à Tourcoing. J’ai reçu le soutien de la Région Hauts-de-France via le Fonds régional d’innovation et j’ai également intégré la pépinière de la BGE qui m’a permis, pendant toute la période du confinement -qui n’était pas simple-, de me présenter comme une vraie entreprise. Aujourd’hui l’entreprise Musair est sur les rails car le projet a été bien sécurisé aux différentes phases. J’ai également obtenu le soutien de l’agence Hauts-de-France innovation développement via son dispositif Diagnostic Innovation, en amont de la bourse de la French Tech que je solliciterai pour engager de nouveaux investissements.

Comment avez-vous vécu le confinement ?

J’étais en fin de période d’incubation chez Willa quand le confinement a débuté. Très vite, j’ai décidé d’adapter le projet Musair qui devait à l’origine partager des formes artistiques en plein air. Avec le confinement et la fermeture des lieux culturels, j’ai décidé de commenter des expositions artistiques pour permettre aux gens de vivre l’expérience de l’art en amenant le musée chez eux. Cela m’a permis de faire grandir une communauté et surtout d’identifier comment toucher des personnes éloignées des musées et pas à l’aise avec les outils web via l’art. Pendant le confinement, j’ai aussi développé des contacts appuyés avec des structures culturelles et eu un retour des gens sur l’accueil de mes créations. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de recul. Cette période a été très bénéfique pour moi. Les contenus créés pendant le confinement sont encore disponibles sur sur l’appli Musair.

« C’est un moment de contemplation pour plonger doucement dans une œuvre d’art. »

En quoi consiste Musair aujourd’hui ?

Musair est une application et également une écriture. J’ai fait le choix de développer une application pour diffuser des médiations culturelles car en réalité, peu de structures en sont équipées. Il s’agit d’une appli auto-porteuse sans téléchargement, qui fonctionne comme un site web ou dès que l’on flashe un code. L’idée étant de miser sur la simplicité et l’autonomie. Je conçois donc des contenus sonores pour des musées et des structures culturelles qui souhaitent faire découvrir des œuvres d’art à leur public d’une autre manière. Ce ne sont pas des podcasts, car pour moi quand on écoute un podcast, on peut faire autre chose comme cuisiner ou conduire. Ici, j’amène les gens à regarder vraiment, à vivre un moment intense avec l’œuvre. C’est un moment de contemplation pour plonger doucement dans une œuvre d’art, un paysage, une architecture, la vie d’un personnage…

« Je veux essayer de leur faire voir l’œuvre avec ce que l’on a à l’intérieur de nous. »

Pourquoi avoir créé Musair ?

Beaucoup de gens se sentent complexés par les médiations classiques que l’on peut trouver habituellement qui parlent de dates, de concepts artistiques que les gens ne connaissent pas forcément. Ces médiations sont davantage fondées sur une transmission de connaissances qu’un partage d’une émotion. Moi, je veux essayer de leur faire voir l'œuvre avec ce que l'on a à l'intérieur de soi. J’use de stratégies différentes en évoquant des sensations (l’ouïe, l’odorat, le toucher…) même si on ne peut pas toucher, sentir ou entendre une œuvre, on le peut presque avec des mots. Il y a beaucoup d’œuvres qui nous parlent de nous. La mort, l’amour, la jalousie, la naissance ou le désir… Les expressions du passé peuvent continuer à nous parler. Il y a aussi l’évocation intime. Par exemple, la nativité est une scène religieuse pas toujours simple à interpréter. Alors que la naissance d’un enfant parle à une grande partie des gens qui sont déjà père, mère ou grand frère et grande sœur.

« Aller dans un musée pour entrer dans une bulle de ressourcement et d’apaisement. »

Comment cela fonctionne ? Musair propose des médiations pour une exposition complète ou seulement quelques œuvres ?

Il s'agit davantage de parcours choisis dans les collections ou dans une exposition. Je fais des choix de parcours avec les structures qui connaissent leurs œuvres, celles qui peuvent être difficiles d’accès par exemple, ou au contraire les chefs d’œuvre de leur collection. Par exemple, je travaille actuellement avec un musée régional pour écrire la médiation culturelle de 7 chefs-d’œuvre. On est sur des parcours de 30 minutes environ. Je souhaite provoquer des visites impulsives et coups de cœur que l’on pourrait faire entre midi et deux. Plutôt que d’aller faire du shopping ou du sport, aller dans un musée pour entrer dans une bulle de ressourcement et d’apaisement. Avec quelques œuvres, on peut déjà vivre des choses formidables !

Vous avez travaillé récemment dans le cadre des 400 ans de la naissance de Jean de la Fontaine. Pouvez-vous nous expliquer votre travail ?

Il s’agit d’une immersion dans sa maison natale. J’invite tous les lecteurs à aller à Château-Thierry pour visiter le musée, et il est aussi possible de découvrir le parcours de chez soi D’ailleurs le site Internet de la Maison natale Jean de La Fontaine a enregistré un record absolu de fréquentation, 50 000 visites, en grande partie grâce à notre création ! Il y a quatre voix pour ce parcours dont celle d’un enfant et aussi une voix anglaise car Jean de la Fontaine est un auteur qui s’est très bien exporté.

Musair, c’est donc une façon très innovante de découvrir l’art ?

Oui tout à fait. C’est une appli simple d’utilisation et c’est en ça déjà une innovation : faciliter le lien spontané avec les contenus. Et l’écriture est aussi radicalement innovante. J’ai pris le parti d’une écriture fondée sur l'immersion émotionnelle par les mots, la musique, le lien des œuvres du passé à nos vies contemporaines.

 

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