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Article publié le 26/01/2024
Mis à jour le 31/01/2024

Le 27 janvier, une journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste

La Région Hauts-de-France, pleinement investie dans le devoir de mémoire, s’associe à la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (aussi appelé Shoah). Une journée essentielle pour ne pas oublier.

"Un peuple qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre", déclarait Winston Churchill. Chaque année, le 27 janvier, rend hommage à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Cette date marque l’anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques en 1945. En novembre 2005, elle a été proclamée "Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste" par les Nations Unies.

Le dispositif régional "Travail de mémoire"

En cette journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, la Région rappelle son engagement en faveur de l'éducation à la tolérance et à la paix auprès du jeune public, face au racisme, à l’antisémitisme et à toutes formes de discrimination.

En effet, avec les autorités académiques d’Amiens et de Lille, de la DRAAF et du Mémorial de la Shoah, la Région, via son dispositif "Travail de Mémoire", vise à élever le travail d’histoire et de mémoire de la Shoah.

Consciente de l’importance de ce dispositif pour la transmission, et avec la disparition inéluctable des témoins de cette période, la Région a décidé de le renouveler chaque année, et non plus tous les deux ans.

Les jeunes, des ambassadeurs de la mémoire

Le dispositif s’adresse aux lycéens en classe de première. Il permet aux élèves de plusieurs établissements des Hauts-de-France de mener des projets pédagogiques pendant deux ans. Le cœur du dispositif est un déplacement mémoriel sur le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau, qui s’effectue à l’automne, au cours de leur année de terminale. Par la suite, les élèves valorisent le résultat de leurs recherches et ce qu’ils ont appris lors du voyage mémoriel auprès du jeune public.

Les enseignants en parlent

"Nous arrivons à la fin de l’ère du témoin, de cette période dramatique de l’histoire qu’est la Shoah. Avec ce travail, les élèves vont devenir des porteurs de mémoire et d’histoire", déclare Lionel Wimmer, professeur d’histoire et de géographie au lycée Joliot Curie d’Hirson (02). Anthony Deberdt, professeur au lycée Carnot de Bruay-la-Buissière (62) complète : "Il n’y a qu’un seul terme qui est essentiel, c’est celui d’ambassadeur. Nous nous sommes aperçus, que lorsque nous, adultes et professeurs, nous parlons de cette période, les élèves l’entendent, ils sont intéressés, ils comprennent des choses, mais lorsque ce sont des jeunes qui racontent leur voyage, leur projet, nous voyons que les effets sont bien plus importants".

Un voyage mémoriel essentiel

Le voyage mémoriel constitue l’essence même du dispositif régional. "Il [le voyage mémoriel] est important car il permet à des lycéens de réfléchir à la citoyenneté et surtout l’antisémitisme, au regard de ce qu’il se passe aujourd’hui dans le monde", affirme Maddy Dorchies-Brillon, élue régionale, en charge du devoir de mémoire. "La découverte d’un lieu comme celui-ci [l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau], marqué par les atrocités de l’histoire, par des élèves, chargés d’un projet de recherche, donne une autre approche de l’histoire, qui complète le travail des enseignants. Il permet de réfléchir sur les enjeux de la mémoire et de la citoyenneté", explique Olivier Lalieu, historien au Mémorial de la Shoah.

Les élèves se livrent

Les 15 et 16 novembre 2023, plus de 100 élèves de 20 lycées des Hauts-de-France se sont rendus en Pologne pour visiter le site de l’ancien camp d’Auschwitz-Birkenau. Après deux jours intenses, les lycéens sont repartis avec cette mission : d’être à leur tous des "passeurs de mémoire". "Aujourd’hui, les témoins de cette terrible période de l’histoire sont de plus en plus rares. J’ai à cœur de transmettre ce que nous avons vu durant ces deux jours et ce que nous avons appris tout au long de notre projet, pour ne pas oublier", livre un lycéen. "Se retrouver ici à Auschwitz, ça rend réel les choses", nous confie Ariane, lycéenne au lycée Eugène-Wolliez de Montreuil-sur-Mer (62). "Ça me bouleverse de me rendre compte que des personnes, qui me ressemblent, ont pu souffrir aussi atrocement en raison de leur origine et de leur religion, témoigne Hermine élève au Lycée Frédéric et Irène Joliot-Curie d’Hirson (02). Il est important de venir ici pour se rendre compte de l’ampleur de l’antisémitisme".

La Région soutient le témoignage de déportés

Le récit de ceux qui ont vécu cette terrible période de l'histoire, auprès du jeune public, est essentiel pour ne pas oublier. Hélas, ils sont de plus en plus rares. D'où l'importance que nos jeunes incarnent cette mémoire. Le 5 décembre 2023, Lili Keller-Rosenberg, ancienne déportée de la Shoah, née à Croix (59), était présente à Château-Thierry (02), pour livrer une conférence et sensibiliser le jeune public. Ce rendez-vous, soutenu par la Région, fut un moment impérissable pour le lycée Agro-Viticole de Crézancy. Entre les témoignages poignants de Madame Keller-Rosenberg, la cérémonie de dévoilement de la plaque au lycée et la présence de centaines de jeunes venus de différents établissements, cet événement inscrit résolument le lycée dans la lignée du devoir de mémoire, dans lequel la Région Hauts-de-France est pleinement investie.

L’Holocauste (ou Shoah) de quoi parlons-nous ?

Six millions de Juifs d’Europe ont été victimes de la Shoah. Près d’un million d’entre eux ont été assassinés dans le seul camp d’Auschwitz-Birkenau. Sur les 300 000 à 330 000 Juifs vivant en France Métropolitaine en 1940, on dénombre 80 000 victimes. 55 000 étaient des Juifs étrangers, 25 000 avaient la nationalité française. 3 000 sont morts dans les camps d’internement français. 1 000 ont été exécutés ou abattus sommairement en France. 76 000 dont environ 11 400 enfants, 2 000 de moins de 6 ans, ont été déportés. Moins de 4 500 ont survécu.

(Source Mémorial de la Shoah)