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Article publié le 23/02/2022
Mis à jour le 23/02/2022

Valoops : le recyclage made in Hauts-de-France

© Valoops

C’est à Willems dans le Nord que l’aventure de la start-up Valoops a débuté il y a maintenant un an. Née d’une volonté d’anti-gaspillage, l’entreprise transforme des vêtements usés non réutilisables en mobilier d’extérieur. À l’origine de ce projet, un ingénieur lillois : Issam Laaroussi.

Depuis 2021, Valoops utilise une technologie unique qui recycle des vêtements en fin de vie avec des déchets plastiques afin de produire un composite pouvant remplacer l’usage du bois et du plastique traditionnels. Le premier article de la start-up, fabriqué à 100% à partir de ce matériau innovant sera disponible à la vente dès le mois d’avril ! Le projet de Valoops s’inscrit dans une réelle dynamique d’économie circulaire et de transition énergétique et écologique.

Quand design rime avec écoresponsable

Valoops souhaite contribuer à la réduction des déchets textiles tout en les valorisant. Issam Laaroussi et son associée Houda Driouch ont ainsi eu l’idée de développer un processus innovant permettant le recyclage du textile.

Le concept est née après plusieurs années de travail dans le secteur du textile en Europe, en Afrique et en Asie. Le fondateur Issam Laaroussi a pris conscience de l’ampleur de l’impact environnemental de cette filière particulièrement gourmande en eau : "la fabrication du denim, par exemple, nécessite une importante quantité d’eau et de produits chimiques. Un jean = 10 000 litres d’eau (sur l’ensemble de la conception du produit). C’est énorme !" explique-t-il. "De plus, dans notre pays, 60 % des textiles en fin de vie sont directement envoyés à l’incinération. C’est là qu’entre en jeu le concept de Valoops : exploiter le grand potentiel des déchets textiles afin de les valoriser".

Le projet : transformer des vêtements usés et non réutilisables (à base de coton et de polyester principalement) en composants de produits destinés à l’aménagement extérieur. La matière finale obtenue dite "bio-composite" est alors utilisée pour fabriquer des lames de terrasse. Il s’agit là du premier article de Valoops. "Disponible en différents coloris et aspects, l’article sera accessible sur l’e-shop au mois d’avril. Et dès l’année prochaine, de nouveaux articles seront proposés à la vente comme des clôtures, des palissades ou encore du mobilier et des accessoires d’extérieur", ajoute Issam Laaroussi.

L’ère de l’upcycling

Le matériau bio-composite de Valoops est donc constitué d’un mélange de textiles usagés et de polypropylène recyclé. Plus précisément, il s’agit de 30 % de jeans, de 50 % de PVC, d’agents de liaison, d’additifs et de teintes respectueuses de l’environnement.

Nommé Valtérial, le bio-composite se distingue notamment grâce à ses propriétés résistantes (aux chocs, aux différents climats) et écoresponsables. En effet, ce nouveau matériau permet de remplacer l’utilisation du bois par exemple, qui est une matière surexploitée et qui devient de plus en plus coûteuse. "Pour l’aménagement d’extérieur, le bois traditionnel n’a pas une grande durée de vie ou alors il faut investir dans du bois exotique et les prix sont très élevés. Et le bois demande un entretien régulier – nettoyage, vernis - ce qui peut être contraignant et onéreux. C’est pourquoi nous avons décidé d’apporter une solution économique et durable," raconte-t-il.

Valoops offre ainsi une seconde vie à des matériaux considérés comme des "déchets" et les transforme afin de proposer un bio-composite qualitatif ayant une faible empreinte écologique et une longue durée de vie.

Une Région qui se transforme

Le concept de la start-up greentech a reçu le soutien de la Région Hauts-de-France à travers le dispositif rev3. Les accélérateurs rev3 permettent d’aider les porteurs de projet à lancer leur entreprise. Le but est d’accompagner au mieux les créateurs et de développer une véritable dynamique régionale. "Nous avons eu l’opportunité d’être accompagné par rev3 pendant un parcours de huit mois. Chaque mois nous avions des ateliers sur différents thèmes (comme la stratégie financière, industrielle ou marketing) avec des experts". Une expérience enrichissante à laquelle s’ajoute une aide financière de 5 000 euros via le Fonds Régional d’Incubation de la Région. Valoops a également pu bénéficier de l’allocation "porteur de projets" à hauteur de 9 000 euros.

Valoops recrute !

Valoops prévoit la création d’emplois sur le territoire puisque 3 à 5 emplois seront à pourvoir chaque année. "D’ailleurs, nous recrutons pour l’année 2022, un responsable marketing, un préparateur de commande et un ingénieur matériaux. Pour l’année 2023, nous ouvrirons des postes en commercial, ingénierie et même logistique" déclare-t-il.

En outre, l'ambition de la start-up est de pouvoir réduire les prix des articles au fil du temps afin de pouvoir les proposer à une clientèle plus large. Issam Laaroussi explique que pour le futur de Valoops, il souhaiterait élargir le choix des déchets pour recycler le carton, le papier voire même le métal. "Et pourquoi pas aussi créer des produits d’intérieur pour remplacer l’usage du parquet ou de la céramique... Ce que nous voulons, c’est offrir une solution respectueuse pour la planète". Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie et surtout pour l’environnement !