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Article publié le 28/10/2020
Mis à jour le 28/10/2020

Covid-19 : l’Institut Pasteur de Lille va tester un médicament

L’Institut Pasteur de Lille dans la course pour trouver le futur médicament contre la Covid-19. Explications du Pr Xavier Nassif, "chef d’orchestre" de l’Institut Pasteur de Lille.

Xavier Nassif est directeur général de l’Institut Pasteur de Lille, poste qu’il occupe depuis janvier 2020. Créée en 1894, l’Institut Pasteur de Lille est née d’un état d’esprit : faire de la recherche la plus fondamentale possible avec des conséquences aussi appliquée que possible à la santé publique. "Mon rôle ? Être le chef d’orchestre des unités de recherche et du centre de santé en pérennisant le plus possible cette tradition", présente-t-il.

Des recherches en laboratoire…

Depuis février 2020, les équipes de recherche de l’Institut Pasteur de Lille (CNRS, Inserm, Université de Lille, CHU de Lille ) se sont associées pour trouver un traitement contre la Covid-19. Le laboratoire du Dr Jean Dubuisson, spécialisé dans la recherche des coronavirus depuis de nombreuses années, les équipes du Pr Benoit Déprez, et la start-up Apteeus ont ainsi collaboré pour trouver la molécule qui pourrait permettre de repositionner un médicament contre la Covid-19.

L’idée était de tester les 2 000 molécules que possède la start-up lilloise Apteeus. "Identifier et synthétiser une nouvelle molécule, c’est possible mais c’est long, explique Xavier Nassif. La stratégie déployée basée sur le repositionnement de médicament nous a permis d’aller beaucoup plus vite, avec des médicaments déjà testés sur des patients."

... Jusqu’à la découverte d’un traitement ?

En juin dernier, les équipes de l’Institut Pasteur de Lille ont ainsi découvert une molécule qui "inhibe la réplication du virus. Je reste très prudent en disant cela, mesure-t-il. Nous nous basons sur des tests de laboratoire. Il faut maintenant effectuer les tests in vivo." Autrement dit : tester le médicament sur des patients atteints de la Covid-19. "On réfléchit avec nos collègues des centres hospitaliers de Lille, de Tourcoing et du groupement des hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille (GHICL) pour voir comment envisager le meilleur « design » des essais cliniques. Ce n’est pas une phase à négliger. C’est quand même une maladie où la grande majorité des patients guérit toute seule et qui entraîne de graves complications pour une extrême minorité. Donc ce n’est pas simple. Je ne peux pas vous donner de date mais on va faire le maximum pour que ces essais cliniques soient mis en place le plus vite possible."

"On y croit tous"

Cette "possible" découverte fait écho à l’histoire de l’Institut Pasteur de Lille où Albert Calmette avait découvert le vaccin contre la tuberculose (BCG) en 1921. "Si aujourd’hui, nous trouvons un moyen de gérer cette pandémie mondiale, bien sûr il y aura un sentiment de fierté pour l’institut et pour la trentaine de personnes qui collaborent depuis plusieurs mois sur ce projet. Pendant le confinement, ils ont énormément travaillé. On y croit tous".

Dons pour la recherche

Pour ce projet de recherche, l’Institut Pasteur de Lille a bénéficié d’une subvention de la Région. "Une grande partie de nos ressources, ce sont les dons de particuliers et le soutien des entreprises. On a besoin de dons de manière générale. Je voudrais remercier très sincèrement les gens qui nous ont fait confiance quels que soient leurs moyens. C’est très important."