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Article publié le 02/06/2022
Mis à jour le 04/06/2022

4 juin 1940 : tournant décisif à Dunkerque

Du 26 mai au 4 juin 1940, sous un déluge de feu allemand, l'opération Dynamo permettait, grâce à la résistance héroïque de soldats français, l'évacuation massive des troupes alliées encerclées à Dunkerque.

Le 4 juin 1940, sous un déluge de bombes allemandes, l’opération "Dynamo " marquait la fin de la bataille de Dunkerque avec l’évacuation vers l’Angleterre de plus de 300 000 soldats alliés encerclés par l’armée d’Hitler sur les plages du nord. Peu glorieux à première vue, cet épisode de la Seconde guerre mondiale un peu tombé dans l’oubli  - avant que le réalisateur Christopher Nolan en fasse l’un des plus grands succès du cinéma de ces dernières années avec son film "Dunkirk" - marque pourtant le début de la reconquête par les Alliés et de leur future victoire.

Sur le papier, une mission impossible

Lancée le 10 mai 1940, l’offensive de l’armée allemande sur la France vire en effet, en à peine deux semaines, au fiasco total pour les Alliés. À Sedan, la percée du Reich se traduit par l’encerclement de près d’un demi-million de soldats principalement français et britanniques, qui se retrouvent alors acculés sur le littoral dunkerquois, face à la mer. Le paysage est apocalyptique, entre maisons éventrées, brasiers et bateaux en flamme. La guerre semble déjà perdue. Une seule solution, désespérée, s’offre alors aux Alliés : évacuer les troupes par la mer. Sur le papier, la mission est impossible. En piqué, les avions allemands Stuka ciblent méticuleusement les embarcations unes à une, sous un feu continu et assourdissants d’obus et de bombes. Les morts, soldats et civils, se comptent par milliers.

La résistance héroïque des Français saluée par Churchill

L ’opération Dynamo est alors montée en catastrophe. Des renforts anglais font route vers Dunkerque avec un seul mot d’ordre : évacuer les hommes et sauver ce qui peut encore l’être. Si l’opération est exclusivement britannique, c’est toutefois grâce à l’héroïsme des Français qui, défendant pied à pied le tout dernier camp retranché sur le théâtre des opérations, permettra de "tenir" et de couvrir, jusqu’au bout de leurs dernières munitions, la plus grande évacuation militaire par la mer de toute l’histoire. Churchill, dans ses mémoires, saluera cette résistance héroïque en ces termes : "Ces Français, sous le valeureux commandement du général Molinié, avaient durant quatre jours critiques contenu pas moins de sept divisions allemandes qui, autrement, auraient pu prendre part aux attaques sur le périmètre de Dunkerque. Ces troupes apportèrent ainsi une splendide contribution au salut de leurs camarades plus favorisés et du corps expéditionnaire britannique."

Les bateaux de pêche et de plaisance dunkerquois en renfort

Pour mener à bien l’opération Dynamo, tout ou presque de ce qui peut flotter ou ressembler à un bateau est réquisitionné dans le port de Dunkerque, en plus des bâtiments militaires : bateaux de pêche, canots, chalutiers, navires de plaisance, remorqueurs, des plus frêles aux plus imposants. Sur les près de 700 bateaux de tout de types participant à l’évacuation, plus de 200 seront détruits.

Commencée le 26 mai à 3h30 du matin, l’opération Dynamo s’achève le 4 juin. Il aura fallu ainsi neuf jours pour réussir l’impossible et évacuer -et sauver- la quasi-totalité du corps expéditionnaire britannique, soit environ 300 000 hommes dans un enfer de feu. Environ 125 000 français seront également accueillis sur les bateaux, mais 40 000 resteront à terre, faute de place.

A Dunkerque, un musée dédié  retrace l'opération Dynamo. Il est ouvert tous les jours de 10h à 18h