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Article publié le 20/12/2022
Mis à jour le 23/12/2022

Louise Bettignies : une héroïne des Hauts-de-France au service de la France

Engagée, espionne, polyglotte, rebelle… la figure de Louise de Bettignies symbolise, à l’image de sa vie, le rôle déterminant des femmes lors de la première guerre mondiale et le sens de l’engagement.

Dans la rue qui porte son nom, sa maison natale de St- Saint-Amand-les-Eaux est aujourd’hui, à l’initiative de la Région, un lieu de recherche, d’exposition, de ressources et de transmission entièrement dédié à la cause des femmes. Engagée, espionne, polyglotte, rebelle… la figure de Louise de Bettignies symbolise, à l’image de sa vie, le rôle déterminant des femmes lors de la première guerre mondiale et le sens de l’engagement.

C’est à la charnière de deux siècles, en 1880, que la petite Louise vient au monde dans la demeure familiale, une maison cossue de la célèbre ville d’eau. Les Bettignies sont des aristocrates et elle est l’avant-dernière d’une fratrie de neuf enfants. Comme beaucoup de jeunes filles de bonne famille, elle fait ses études chez les sœurs du sacré cœur, à Valenciennes, qu’elle poursuivra un temps en Angleterre, où elle apprend parfaitement la langue, avant de revenir pour achever ses études de lettres à l’Université de Lille, en 1906.

A la tête d’un réseau d’espions

C’est 8 ans plus tard, avec le déclenchement de la guerre en 1914 et la prise de Lille par les Allemands, que son destin d’héroïne va s’écrire. Elle vient de fêter ses 34 ans et veut agir pour la France.  Avec sa sœur Germaine, elle commence par s’engager pour soigner les soldats blessés. Rapidement, alors qu’elle est remarquée par les services britanniques pour son caractère, la force de son engagement, et surtout sa capacité à parler parfaitement l’anglais, sa mission va évoluer.  À Saint-Omer, elle se fait recruter comme espionne par l’Angleterre.

Après une formation rapide outre-manche, où elle apprend à employer les codes secrets et les méthodes de transmission, Louise est infiltrée en Belgique sous le faux nom de Louise Dubois avec une mission : espionner les mouvements des troupes allemandes dans la région lilloise. Elle se révèle tellement efficace que le Foreign Office lui confie la mission de diriger tout un réseau d’espions, le réseau « Alice ».

Funérailles nationales à Lille

Louise prend de plus en plus risques et, alors qu’elle passe pour une énième fois la frontière entre la Belgique et l’Allemagne, elle se fait arrêter, et démasquer, par les Allemands. Condamnée à mort, sa peine sera révisée in extremis en travaux forcés à perpétuité. Louise purgera cette peine en Allemagne, dans des conditions très dures, dans la prison pour femmes de la forteresse de Sieburg.

Détenue rebelle, mais aussi admirée par ses compagnonnes d’infortune, Louise organise une mutinerie dans la forteresse, rapidement réprimée. Citée à l’ordre de l’armée française par le général Joffre, Louise Bettignies meurt en Allemagne, à Cologne, des suites d’une pleurésie mal soignée le 27 septembre 1918. Transféré à Lille en 1920, où se tinrent des funérailles nationales, son corps repose aujourd’hui à St Amand-les eaux, non loin de sa maison natale, aujourd’hui dédiée à la cause de toutes les femmes.