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Article publié le 12/01/2023
Mis à jour le 12/01/2023

Louis-Napoléon Bonaparte : un incroyable destin marqué par les Hauts-de-France

Palais de Compiègne

Alors que le château domaine impérial de Compiègne commémore les 150 ans de sa mort, petite histoire de Napoléon III, le prisonnier de la forteresse d'Ham qui devint Président de la République puis empereur.

Des fastes du domaine impérial de Compiègne, où il vécut sous le second empire, à l’austérité de la forteresse de Ham, où il a fut emprisonné six ans avant de s’en évader, une partie de l’histoire mouvementée de Napoléon III est liée à celle des Hauts-de-France. Pour commémorer le 150 e anniversaire de sa mort, le domaine impérial de Compiègne a fait de l’année 2023 l’année Napoléon III et ouvre au public des collections inédites ainsi que des animations autour de ce personnage historique.

S’il en fit une de ses résidences favorites dès 1852 en tant qu’empereur, c’est d’abord en qualité de premier Président de la République, élu par le peuple, que Louis Napoléon Bonaparte découvre le château, lors de l’inauguration de la ligne de chemin de fer entre Compiègne et Noyon, le 25 février 1849.

Fêtes, faste et pouvoir

Son épouse, Eugénie, aura un véritable coup de cœur pour le domaine et c’est en partie à elle que l’on doit la rénovation et la décoration somptueuse du château et de ses dépendances.

De fait, le Second Empire reste la période la plus faste pour le domaine, à la fois lieu de pouvoir, de fêtes et de chasse. L’empereur et sa femme s’y installent et y reçoivent les grands noms des arts et de la vie intellectuelle de l’époque. Flaubert, Louis Pasteur ou encore Giuseppe Verdi par exemple y séjourneront quelques jours avec le couple.

Bâtisseur au service de la culture

C’est également à la demande de Napoléon III que fut construit non loin du château, en 1867, le magnifique théâtre impérial, que le grand chef d’orchestre italien Carlo Maria Giulini considère comme « une des salles de musique les plus parfaites du monde pour l’acoustique, plus accomplie que celle du Musikverein de Vienne ».

À Amiens, nous lui devons aussi la construction, en 1855, du Musée de Picardie. Conçu sur le modèle du Louvre à la demande de Napoléon III, ce magnifique bâtiment emblématique d’Amiens fût le premier musée de France dédié aux beaux-arts en dehors de la capitale. C’est grâce à une série de loteries autorisées par l’Empereur, procédé innovant pour l’époque, que le bâtiment a pu être financé.

Emprisonné à Ham

Au-delà de ces années de faste à Compiègne, la relation de Napoléon III avec les Hauts-de-France est un peu plus ancienne et pour le moins plus austère.  C’est en effet dans la forteresse de Ham, dans la Somme, qu’il fut emprisonné en 1844 pour purger une peine de prison à perpétuité après avoir échoué dans sa tentative de coup d’état militaire contre la Monarchie revenue au pouvoir après l’abdication de Napoléon 1er.

Héritier du nom de Bonaparte, il a en effet toujours cru à son destin historique, vouant sa vie à la reprise du pouvoir en France. Alors exilé à Londres, il complote avec d’anciens militaires pour tenter de rallier à sa cause les troupes de Boulogne-sur-mer qu’il estime lui être fidèles. Ce sera un échec cuisant. Arrêté, il est condamné à la prison de vie. Incarcéré à Ham, il passera six années à ruminer et à forger des plans pour s’évader et… prendre le pouvoir.

Une évasion rocambolesque

Bénéficiant du droit de recevoir, il côtoie, depuis sa prison, des journalistes, des politiques, des personnes influentes. Alexandre Dumas, Georges Sand par exemple lui rendent visite. Il se lie aussi d’amitié avec des habitants de Ham, qui le trouvent très sympathique, et le futur Napoléon III aura même à Ham quelques aventures amoureuses, qui lui donneront deux enfants illégitimes, qu’il reconnaitra plus tard. Une vie de prisonnier somme toute confortable, mais incompatible avec son grand objectif, son obsession, et ce qu’il pense être son destin de Bonaparte : prendre le pouvoir.

Le destin s’accomplit

Un matin, à la faveur de travaux dans sa prison, il réussit alors à s’enfuir lors d’une rocambolesque évasion, déguisé en ouvrier travaillant sur le chantier et le visage badigeonné de cirage. Rapidement, il passe la frontière belge avant de retrouver l’Angleterre. C’est là, enfin, que l’Histoire joue pour lui. Le vent tourne en effet et, en 1848, la révolution renverse définitivement la Monarchie. Jouant sur son nom, Louis Bonaparte se présente aux élections législatives et est élu député, alors même qu’il est toujours en Angleterre ! L’année suivante, il est candidat à la première élection présidentielle et la remporte. La suite, c’est une autre histoire….