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Article publié le 13/04/2018
Mis à jour le 18/04/2018

Lefrant-Rubco : une PME qui exporte la chimie des Hauts-de-France

Connue mondialement pour sa production d’additifs pour caoutchouc, Lefrant-Rubco développe aussi une activité de travail à façon pour l’industrie chimique.

Muille-Villette (80), près de Ham. Lefrant-Rubco est une vieille dame de l’industrie des Hauts-de-France. À l’origine, en 1898, elle produisait de l’huile végétale destinée à l’éclairage. Après-guerre, elle se lance dans les factices et demeure aujourd’hui la seule entreprise française sur ce secteur.

"Cette activité demande un grand savoir-faire, proche de l’artisanat, explique Thierry Geistel, le directeur. Elle nécessite une formation “maison” spécifique. Nous utilisons différentes huiles, dont celle de colza produite localement, mais aussi de l’huile de soja, ricin ou lin." Chaque formulation s’adapte aux demandes des clients avec des huiles, des températures et des temps de cuisson particuliers.

On ne le sait pas mais il y a un peu de Lefrant-Rubco dans bon nombre de produits que nous utilisons au quotidien. On les retrouve en effet dans les gommes à effacer, les bottes en caoutchouc ou encore les journaux. Leur point commun ? Tous ont utilisé, lors de leur fabrication, des factices dont une grande partie provient de l’usine de Ham. Il s’agit d’additifs pour le caoutchouc, conçus à partir d’huile végétale. Concrètement, un apport de soufre permet à l’huile de se solidifier.

"Les factices s’utilisent beaucoup en mélange et apportent aux matériaux des propriétés bénéfiques. Comme une meilleure résistance au vieillissement, ou encore l’assurance d’une surface complètement plane. Une propriété particulièrement appréciée pour les rouleaux d’impression de journaux", précise Thierry Geistel.

La PME exporte 90 % des 1 000 tonnes de factices produites. "L’Asie apprécie le caractère biosourcé (issu de produits naturels renouvelables) de nos factices". Mais les USA ou l’Europe aussi. Et l’entreprise travaille toujours sur de nouveaux projets.

Remplacer le bisphénol A

Les factices représentent la moitié du chiffre d’affaires de 4,2 millions d’euros. La chimie à façon l’autre moitié. La firme dispose de 20 réacteurs, grosses cuves de mélanges chauffées, de 3 à 52 m3. Elle fabrique des produits destinés aux lessives, émulsifiant de parfum, colles pour isolant thermique, lubrifiants et même engrais foliaire."

Sa force : la réactivité. Les clients stockent les matières premières, les emballages et étiquettes chez Lefrant-Rubco. "L’engagement des salariés pour honorer les commandes dans les délais fait la réussite de l’entreprise". Pour cette entreprise plus que centenaire, sa capacité à innover constamment reste un véritable atout.

Son dernier challenge : participer au consortium d’innovation pour trouver des produits de substitution au bisphénol A. L’équipe Recherche et développement expérimente pour remplacer ce produit controversé. Elle étudiera l’emploi d’écorce de pin et les possibilités d’industrialisation, en collaboration avec des écoles de chimie, l’Inra (Institut national de recherche agronomique) ou encore des exploitants forestiers et les agroindustries.

Pour aller plus loin


Infos pratiques

Lefrant Rubco SA
64, rue de Paris, 80400 Muille-Villette
03 23 81 00 03