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Article publié le 19/02/2016
Mis à jour le 01/10/2020

La “MCA” fête ses 50 ans

MCA

Les Amiénois l’avaient affectueusement surnommée la "MACU". Elle est devenue, depuis quelques années, la "MCA". Vieille et pourtant si jeune dame de 50 ans, la Maison de la culture d’Amiens fête cette année son anniversaire. Et pour le célébrer, rien de tel qu’une explosion de cultures !

19 mars 1966 : André Malraux, ministre d’État chargé des Affaires culturelles, inaugure la Maison de la culture d’Amiens. Cet espace, dédié à la culture sous toutes ses formes, est le tout premier du genre à ouvrir ses portes dans l’Hexagone.

Dans son discours, prononcé deux ans après le célèbre transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, l’homme politique s’envole. "La raison d’être de cette Maison, mesdames et messieurs, c’est qu’il est indispensable aujourd’hui que, sur le monde entier, en face des immenses puissances de rêve qui contribuent à écraser les hommes, soit donnée à tous la seule possibilité de combat aussi forte que celle des ténèbres, c’est à dire ce que les hommes ont fait depuis toujours."

Et le fidèle compagnon du Général de Gaulle de conclure. "Maintenant, mesdames et messieurs, c’est à cela que je fais appel : (…) la Maison de la Culture, c’est vous. Il s’agit de vouloir si vous voulez le faire ou si vous ne le voulez pas. Et, si vous le voulez, je vous dis que vous tentez une des plus belles choses qu’on ait tentées en France, parce qu’alors, avant dix ans, ce mot hideux de Province aura cessé d’exister en France."

Tous les arts y sont célébrés

Un solide bâtiment de béton, imaginé par les architectes Sonrel, Duthilleul et Gogois, est alors inauguré. Quelques années plus tard, la Maison évolue. Au béton initial succède une longue façade de verre, dont la courbe généreuse ne serait pas sans rappeler une grande vague bleue. Aujourd’hui, la Maison de la culture d’Amiens fait partie intégrante du patrimoine de la ville.

A l’intérieur, différents espaces sont disséminés pour mettre en avant les arts. La peinture, la sculpture ou la photographie s’exposent aux yeux de tous, dans des pièces dédiées. Le cinéma d’art & d’essai a sa propre salle, le Studio Orson Welles, qui met à l’honneur des chefs-d’œuvre cinématographiques et des films d’auteurs. Le théâtre, la musique, la danse et le cirque sont, eux, célébrés dans l’un des deux auditoriums, le Grand Théâtre ou Le Petit Théâtre, où se pressent des compagnies en résidence, des comédiens et autres têtes d’affiche à la renommée internationale.

La Maison de la culture amiénoise héberge aussi une autre perle, le Label bleu. Inauguré en 1986, cette maison de disques mise sur le jazz et les musiques du monde. Un pari payant : depuis sa création, le Label bleu a vu s’écouler 2,5 millions de disques et a révélé de nombreux talents, Henri Texier, Michel Portal et Rokia Traoré en tête.

Bouillon de culture

Mélange de cultures, la MCA est à la fois un centre européen de création et de production, une scène nationale et un lieu de diffusion et de confrontation aux œuvres contemporaines. La Maison de la culture n’hésite d’ailleurs pas à sortir de ses murs pour toucher un public toujours plus large. Dernière preuve en date : le festival international de jardins et d’arts plastiques in situ "Art, ville & paysage" – au programme du festival régional Jardins en Scène – qui occupent durant l’été les Hortillonnages d’Amiens.

A la tête de ce bouillon de culture depuis une décennie, Gilbert Fillinger se félicite de cet anniversaire à venir et souhaite le meilleur pour l’avenir de "sa" maison. "Vive la variété des paroles, des esthétiques, qu’elle permette à l’esprit de Malraux de souffler à grand vent entre les colonnes de béton de notre modeste "cathédrale" consacrée à toutes les cultures !"

L’inauguration de la Maison de la culture d’Amiens