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Article publié le 13/12/2018
Mis à jour le 01/10/2020

Recherche : l’Inria Lille fête ses dix ans

Dans les Hauts-de-France, l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) dispose d'une antenne qui fête en 2018 ses dix ans d'existence. Un acteur qui fait sa place au service de l'économie régionale et qui continue de se développer !

Le 6 décembre 2018, toutes les forces vives de la région étaient réunies pour procéder à l'inauguration du nouveau bâtiment de l'Inria (l'Institut national de la recherche en informatique et en automatique), sur le site EuraTechnologies à Lille. L'événement symbolise le développement de cet institut qui, dans les Hauts-de-France, vient de fêter ses dix ans.

Des logiciels libres pour l'industrie

Créé en 1967, l'Inria est l'établissement qui a développé entre autres le réseau Cyclades - une préfiguration d'Internet - dans les années 1970. Il a aussi produit de nombreux logiciels libres dont les noms ne parleront qu'aux publics avertis, mais derrière lesquels se cachent de vraies évolutions technologiques.

  • des langages de programmation (Caml, Tom, Esterel),
  • des bibliothèques de gestion de données (CORESE, CGAL),
  • le serveur d'application JOnAS,
  • le navigateur web Amaya,
  • entre autres logiciels libres comme SmartEiffel, SYNTAX, Scilab, le projet open-source CLAIRE ou encore le framework SOFA.

L'Inria est d'ailleurs impliqué dans la création en 2010 de l'IRILL (Initiative pour la recherche et l'innovation sur le logiciel libre) ou à l'origine de Software Heritage, dont l'ambition est d’être la "bibliothèque d'Alexandrie" des logiciels libres.

Un ancrage fort en Hauts-de-France

Pour rendre ses idées opérationnelles, l'institut a choisi d'innover dans son fonctionnement. Le fonctionnement de l'Inria repose, en effet, sur un modèle privilégiant le partenariat entre le milieu scientifique (universités, grandes écoles, laboratoires) et le monde économique (grands groupes régionaux, PME innovantes, startups…). Pourquoi ? Pour répondre à un souci constant : transférer le fruit des recherches vers l'industrie.

Depuis 2015, l'institut a d'ailleurs créé InriaTECH (installé à EuraTechnologies) pour faciliter le transfert des technologies vers les entreprises. L'établissement public totalise 2 400 collaborateurs répartis en équipes-projets. Bruno Sportisse, son président-directeur général, met un point d'honneur à renforcer l'ancrage dans les territoires. L'Inria compte aujourd'hui huit sites en France.

Protection des données personnelles, lutte contre le diabète…

L'unité de Lille - Nord Europe, ouverte en 2008, compte 320 membres dont 280 scientifiques. Pour quel bilan d'activité en dix ans ?

  • 40 projets de recherche financés
  • 33 thèses cofinancées avec la Région
  • 8 startups créées ou en voie de l'être (dont Vekia, spécialisée dans les outils de prédiction pour le e-commerce, ou Go TouchVR, qui travaille sur des solutions pour manipuler des objets en réalité virtuelle avec la sensation du toucher)
  • des collaborations menées avec 180 entreprises. Entre autres : l'optimisation de gestion de livraisons avec Colisweb, le suivi de déplacement de conteneurs intelligents avec Traxens, ou encore les calculs de tournées des personnels de sécurité dans les transports collectifs lillois avec Kéolis

L'Inria Lille est impliqué dans plusieurs pôles de compétitivité et d'excellence (PICOM sur les industries du commerce, UP-tex sur les textiles innovants, Matikem sur les matériaux et la chimie verte, NSL dans le domaine de la Nutrition Santé Longévité).

Il s'inscrit aussi dans plusieurs dynamiques majeures :

  • humAIn, dans le domaine de l'intelligence artificielle,
  • coordination de DATA, sur la science des données,
  • PréciDIAB, travail sur la médecine de précision pour mieux soigner le diabète.

Un espace de démonstrateurs

Isabelle Herlin, la directrice d'Inria Lille - Nord Europe, peut se réjouir : l'inauguration du troisième bâtiment (les deux premiers se situent dans le parc scientifique de la Haute-Borne, à Villeneuve d'Ascq) vient conforter l'ambition de l'institut à l'heure de "la transformation numérique grandissante de la science, de la société et de l'économie", comme l'exprime Bruno Sportisse, le PDG de l'Inria France.

Ce bâtiment, financé notamment par la Région et des fonds européens à hauteur de 3,5 millions d'euros, comprend notamment l'Interface. Cet espace, dédié aux démonstrateurs, permet de mettre en avant les dernières évolutions technologiques. Parmi elles :

Des journées portes ouvertes sont programmées les 29 janvier et 5 février 2019 pour découvrir les dernières applications dans les domaines de la santé, de l'énergie, la mobilité, la formation, les transports, la ville intelligente ou encore l'usine du futur.