Mis à jour le 24/04/2025
Travail de mémoire : les voix des lycéens des Hauts-de-France résonnent au Siège de Région

Ce 22 avril, la Région Hauts-de-France a organisé en son Siège la première restitution collective des lycéens impliqués dans le dispositif "Travail de Mémoire 2023-2025. Ils témoignent.
Lille, mardi 22 avril 2025 , le Siège de la Région Hauts-de-France a vibré au rythme des échanges et des réflexions des lycéens engagés dans l'appel à projets "Travail de mémoire". Cette première édition de la restitution collective des travaux a marqué un temps fort, offrant aux jeunes une plateforme inédite pour partager leurs apprentissages et leurs émotions.
Une restitution collective dans un contexte poignant
Alors que les années précédentes voyaient chaque établissement valoriser individuellement ses projets, cette rencontre a permis de réunir les vingt lycées participants à la session 2023-2025. L'atmosphère était palpable : celle d'une jeunesse consciente de l'importance de l'histoire et désireuse de confronter ses regards sur des thématiques aussi cruciales que la Shoah, le nazisme et la collaboration.
L'événement s'est déroulé dans le contexte du 80ᵉ anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, ce qui a donné une profondeur particulière aux discussions et aux présentations.
Exposition et de réflexion
Dès 9h, les lycéens ont été accueillis chaleureusement avant de se plonger dans l'exposition de panneaux retraçant la richesse et la diversité de leurs travaux. Les clichés percutants du photographe Julien Dhervillez, capturés lors du voyage mémoriel de 2023, ont également suscité une vive émotion.
Ateliers thématiques et témoignage poignant
Le premier atelier, animé par la question "Pourquoi avoir choisi d’évoquer l’antisémitisme et les persécutions des Juifs pour aboutir à l’étude du complexe d’Auschwitz ?", a lancé des discussions profondes et éclairantes. L'atelier numéro deux s'est concentré sur la signification des lieux de mémoire, tandis que l'atelier numéro 3 a exploré les parcours de mémoire locaux, ancrant l'histoire dans le territoire des Hauts-de-France.
Le moment le plus marquant de l'après-midi a sans aucun doute été l'intervention de Lili Keller-Rosenberg, rescapée de la Shoah. Son témoignage, d'une force et d'une humanité bouleversantes, a profondément marqué les jeunes participants, touchés par son récit et ses échanges avec la journaliste Elsa Grenouiller, également réalisatrice de la série documentaire "Lili Keller-Rosenberg, une vie, une voix".
"Quand il n’y aura plus de déportés, ce seront ces jeunes, mes petits messagers, qui parleront", témoigne Lili Keller-Rosenberg.
Elle a souligné également la responsabilité des jeunes générations à perpétuer la mémoire, notamment en rappelant une parole de Simone Veil, ancienne déportée et figure politique française : "J'ai le sentiment que le jour où je mourrai, c'est à la Shoah que je penserai".
Témoignages de lycéens
Cette restitution collective a été l'occasion pour nos lycéens de livrer leurs témoignages et sentiments après s'être rendus au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et avoir rencontré Lili Keller-Rosenberg. "Ce voyage m'a profondément marqué. Voir de mes propres yeux les lieux où tant de vies ont été brisées m'a fait prendre conscience de l'importance de la mémoire. Je suis fier d'avoir pu rencontrer Lili Keller-Rosenberg et d'entendre son témoignage. C'est maintenant à nous de transmettre cette histoire à nos proches", livre Clément L. du lycée Agricole et Vitocole de Crézancy. Marie S. lycéenne du lycée Louis Pasteur de Lille ajoute : "Rencontrer une rescapée comme Lili Keller-Rosenberg a été une expérience bouleversante. Son courage et sa volonté de témoigner malgré la douleur m'inspirent. Je me sens investie d'une mission : celle de partager ce que j'ai appris et ressenti pour que jamais l'oubli ne s'installe".
Une journée, un espace d'échange et de partage
La conseillère régionale Mady Dorchies a clôturé la journée en rappelant l'engagement de la Région Hauts-de-France auprès de sa jeunesse, qu'elle souhaite engager durablement dans une politique d'éducation à la tolérance et à la paix. "Accompagner le devoir de mémoire auprès des jeunes de la région, pour ne pas oublier les atrocités du passé, est primordial pour la Région", a indiqué Mady Dorchies.
Chaque participant s'est vu remettre une attestation d'engagement, symbole de leur implication dans ce travail de mémoire essentiel.
Cette première restitution collective des travaux des lycéens témoigne de la pertinence de l'appel à projets "Travail de mémoire" de la Région Hauts-de-France. En offrant un espace d'échange et de partage, la Région réaffirme son rôle essentiel dans la transmission de l'histoire aux jeunes générations, les encourageant à devenir des citoyens éclairés et respectueux du passé pour mieux construire l'avenir.