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Article publié le 05/03/2020
Mis à jour le 08/03/2022

Samya Halzoun, femme et capitaine d’industrie

À 44 ans, Samya Halzoun est à la tête d'une usine qui fabrique des solutions plastiques pour l’industrie automobile, Novares (Ex Mecaplast), et emploie 220 personnes à Villers-Bretonneux (80). Rencontre avec une femme inspirante, forcément.

Son sourire et son naturel en ont déjà étonné plus d'un. À 44 ans, Samya Halzoun est pourtant bien une capitaine d'industrie. De jour comme de nuit, 220 personnes (salariés et intérimaires) collaborent sous ses ordres et travaillent au sein d’un grand groupe, Novares (42 sites de production dans le monde, 10 000 salariés), spécialisé dans la conception et la fabrication de solutions plastiques complexes pour les constructeurs automobiles.

"Samya, c'est une pro, une vraie !" "Une experte qui comprend vite et sait fédérer les équipes pour atteindre des objectifs ambitieux". De l'aveu de deux responsables – masculins –  rencontrés sur le site de production, la directrice excelle à son poste. "Ce rôle, je le prends très à cœur, avoue-t-elle. Pour réussir, dans un poste comme le mien et en étant une femme, il faut forcément de l'envie, du courage, et aimer le travail terrain. Un vrai attachement pour l'usine et pour les personnes qui y travaillent, surtout…"

Intérimaire et volontaire

Tous les chemins ne menaient pourtant pas à ce poste si convoité – et exposé. Un temps attirée par l'enseignement – "l'envie était là, mais j'ai compris un jour que ce n'était pas vraiment ma voie" – Samya Halzoun fait d'abord le choix d'études longues. Un DESS "Gestion qualité" délivré par l'Université de Valenciennes comme première boîte à outils, la future directrice cherche alors des premiers ponts entre sa formation et le monde de l'entreprise. Ce sera la métallurgie, au service des grands constructeurs automobiles.

Rapidement, les missions d'intérim s'enchaînent. Les premières expériences voient la jeune professionnelle s'intégrer au cœur de services techniques, pour mettre en place des systèmes de qualité, "les fameux sésames qui permettent aux sous-traitants de gagner des contrats". Déterminée, elle ajoute de nouvelles cordes à son arc et défend ses premiers projets de certification. "Sans certification, une usine peut fermer dans les six mois. Très vite, j'ai compris que je savais gérer la pression."

La pression, justement. Samya Halzoun y est progressivement confrontée, depuis la première ligne. Un temps "Responsable Méthodes", la jeune femme s'assied pour quelques semaines dans le fauteuil du directeur d'usine. Suivront encore deux autres missions de remplacement, toujours à la tête du site de Villers-Bretonneux, avant le grand saut. "Je pense avoir fait mes preuves et prouvé que j'avais une envie très forte de donner un avenir à cette usine. À la demande de mon directeur de Business Unit, qui m’a accordée sa confiance, je suis officiellement devenue directrice le 1er janvier 2016."

Directrice, une mission au quotidien

Avec l'expérience, à quoi ressemble aujourd'hui le quotidien d'une directrice d'usine ? "Tout est bien huilé, car les journées et les nuits sont trop courtes, reconnaît-elle. Je passe les premières heures de la matinée au cœur de l'usine, avec les salariés. C'est le meilleur moyen de définir des objectifs, communiquer et fédérer les équipes, d'adapter la production en fonction des évènements. L'après-midi est plus souvent consacré à des réunions de services, revues de projets pour travailler des dossiers sur le moyen et long termes."

Et des projets, l'usine de Villers-Bretonneux en a quelques-uns d’ambitieux. Avec l'arrivée de nouveaux experts et la robotisation pour certains procédés, le site sait se montrer compétitif dans certains domaines d’applications tels que la filtration, qui est au cœur de son identité. D’autres projets sont en cours de réflexion. De quoi donner le tournis à la jeune directrice ? "Les salariés, que je connais depuis des années, seront toujours là pour relever de nouveaux défis, par leur attachement à notre usine, mais aussi pour me remettre les pieds sur terre. Mes enfants, aussi, qui m'obligent forcément à couper, à ne pas me prendre trop au sérieux. Ils sont fiers de mon parcours, de qui je suis, des étapes que j'ai dû franchir pour avancer et de ma profession. Directrice d’usine, c’est réellement un métier passionnant."

 

Pour aller plus loin


Infos pratiques

Novares France
37, rue du 8 mai 1945 – 80800 Villers-Bretonneux
www.novaresteam.com/fr/