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Article publié le 27/11/2019
Mis à jour le 01/10/2020

Alzheimer : la recherche avance en Hauts-de-France

Le laboratoire Alzprotect, basé à Eurasanté (59), entame des essais cliniques sur l'homme face aux maladies neuro-dégénératives.

Au cœur d'Eurasanté, à Loos-lez-Lille (59), les salariés d'Alzprotect sont pleins d'espoir. L'entreprise biopharmaceutique s'apprête à engager des tests cliniques sur 36 patients (rattachés au CHU de Lille et à la Pitié-Salpêtrière à Paris). L'objectif à terme : prouver le bien-fondé de son produit pour soigner la Paralysie supra-nucléaire progressive (PSP), une maladie orpheline proche d'Alzheimer.

Reconnecter les neurones

Nom de code du produit (peut-être) miracle ? L'AZP2006. "Nous y travaillons depuis plus de dix ans. L'idée c'est de créer des petites molécules de synthèse qui agissent sur les trois grandes causes des dérèglements à l'origine des maladies de type Alzheimer, et qui consistent grosso modo à rétablir les connexions défaillantes entre les neurones", explique Philippe Verwaerde, Président-directeur scientifique d'Alzprotect.
"La recherche, c'est toujours incertain, il y a souvent beaucoup d'échecs avant de parvenir à des résultats. Mais nous sommes optimistes. Nous entrons dans une phase importante avec ces tests cliniques sur l'homme. La phase 1 sur sujets sains a montré des résultats encourageants. On attend le feu vert pour passer en phase 2 sur les patients malades", positive-t-il.

PSP : 4 000 cas diagnostiqués en France

La PSP, sur laquelle le laboratoire travaille spécifiquement, se développe très rapidement et engendre une faible espérance de vie. 3 000 à 4 000 cas sont officiellement diagnostiqués en France. "C'est peu par rapport à la maladie d'Alzheimer elle-même, qui en compte 900 000. Mais si on arrive à agir sur les causes de ces maladies neuro-dégénératives, tous les espoirs sont permis pour soigner à terme les malades d'Alzheimer !"

20 millions d'euros déjà investis

Dans le monde, 90 projets portent actuellement sur Alzheimer, six sur la PSP. "En ce qui nous concerne, on part donc aujourd'hui sur deux à cinq ans d'études, avec une première série de résultats début 2021. Il y aura aussi des tests étendus à l'échelle européenne et aux États-Unis, planifie Philippe Verwaerde. C'est passionnant d'avoir une mission noble comme celle-là, de participer activement à la recherche sur un problème important, difficile à vivre au quotidien et qui va toucher de plus en plus de monde. Ces recherches sont très coûteuses, trouver des fonds est une part importante de mon métier. Nous espérons donc que de bons résultats sur ce produit pourront motiver des industriels à investir pour le développer".