Mis à jour le 09/10/2025
Parlement de la Mer : bilan du chantier de prospective sur l’attractivité du littoral élargi
Créé en 2020 par la Région Hauts-de-France et le CESER Hauts-de-France, le Parlement de la Mer, présidé par Jean-François Rapin, est désormais reconnu à l’échelon national. Depuis 3 ans, un chantier de prospective a été mené sur la question de l’évolution pour l’attractivité du littoral élargi des Hauts-de-France à l’horizon 2040. Bilan des travaux.
Les Hauts-de-France sont dotés d’un littoral de 210 km qui comportent de nombreux enjeux. Dans ces conditions, le Parlement de la Mer a été créé pour être un lieu d’échanges et de concertation entre les principaux acteurs de la communauté maritime régionale : représentants des secteurs académiques, socio-économiques, collectivités, mais aussi l’Etat et ses établissements publics, associations d’experts et d’usagers, élus locaux des communes littorales de la façade maritime régionale… Les citoyens sont également invités à faire remonter leurs contributions.
Quelles conclusions à l’issue de ce chantier de prospective ?
Quatre principaux enseignements pour penser l’avenir du littoral ont été tirés. "Ce chantier de prospective a associé tous les acteurs du littoral dans le contexte d'une vision partagée et a duré 3 ans", souligne Jean-François Rapin. Il a permis, au travers de l’analyse de données, d’auditions et de consultations, de définir quatre grandes tendances pour éclairer l’élaboration des futures politiques publiques :
- D'ici à 2040, les évolutions démographiques vont provoquer une adaptation des politiques publiques et économiques
Aujourd’hui, la population du littoral des Hauts-de-France diminue. Si la tendance se poursuit la perte de population pourrait se chiffrer à environ 110 000 habitants d'ici à 2040. Cette baisse démographique, couplée à un vieillissement de la population, pourra entraîner de nouveaux besoins spécifiques en matière de mobilité, de santé ou encore de logement. Elle aura également des conséquences en matière de développement et d’économie.
- Les politiques d’aménagement devront être résilientes pour faire face aux effets du changement climatique
Le littoral comporte plusieurs points de vulnérabilité liés au changement climatique : érosion, risque de submersion marine, élévation du niveau de la mer, inondations... Penser son attractivité suppose donc d’intégrer ces contraintes dans les stratégies territoriales qui seront à mettre en œuvre. Ce qui supposera de proposer de nouvelles solutions ainsi que des moyens opérationnels et financiers adaptés aux enjeux.
- Une transformation concertée et cohérente de l’économie du littoral
Le développement économique du littoral repose sur plusieurs piliers : ports, industries, filière halieutique ou encore tourisme. En s’appuyant sur la richesse et la diversité des activités déjà présentes, la transformation économique du territoire pourra passer par une nouvelle articulation et complémentarité de ces secteurs, entre marchés locaux et internationaux. La décarbonation et la logistique sont également deux opportunités majeures de développement, notamment pour les ports. Les Hauts-de-France pourront par ailleurs conforter la puissance de leur façade maritime portuaire, qui représente aujourd’hui 27% du trafic national.
- Privilégier le bien-être territorial, donc une attractivité "qualitative" pour garantir l’équilibre du littoral élargi
Habitants et acteurs économiques accordent une importance croissante aux conditions de vie qu’offre leur cadre d’habitation et d’implantation économique. La recherche d’un équilibre entre développement touristique raisonné et conditions de vie favorables pour les résidents permanents apparaît également souhaitable. L’accès aux services et équipements ou encore à des logements adaptés sont autant de facteurs essentiels pour limiter le déclin démographique notamment.
Un chantier qui met en lumière comment construire un littoral attractif, résilient et durable
De manière transversale, ce chantier a permis de mettre en exergue plusieurs enjeux de gouvernance qui interrogent les coopérations territoriales, les équilibres entre les populations et les acteurs du littoral ainsi que les solidarités financières. Les acteurs du littoral élargi sont invités à se saisir des enseignements du chantier pour élaborer les stratégies et politiques publiques qui leur permettront de construire un littoral attractif, résilient et durable.
Jean-François Rapin conclut : "La phase de réflexion qui vient d'être menée s'engage maintenant dans une deuxième étape qui intégrera un maximum d'acteurs du littoral élargi".