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Article publié le 16/05/2018
Mis à jour le 01/10/2020

Les protéines du futur dans nos assiettes

Avec plus de 9 milliards d'êtres humains en 2050, un des enjeux majeurs pour nourrir la planète sera la production de protéines. Alors algues, plantes ou insectes, que trouverons-nous dans nos assiettes en 2050 ?

Pour Virginie Mixe, l'avenir est aux larves de ténébrions et autres grillons. La jeune femme a créé dans son garage à Marcq-en-Barœul (59) Minus Farm, une micro ferme urbaine d'élevage d’insectes comestibles. La démarche de Minus Farm n'est pas isolée. En Hauts-de-France, plusieurs acteurs tentent d'imaginer de quoi seront composés nos menus demain.

Euralimentaire, un site d'excellence dédié

Lancé en 2016 à Lomme (59), Euralimentaire est un site d’excellence dédié aux produits frais, locaux et à leur logistique. Sa vocation est de booster la création d’entreprises et d’emplois en région, en s’appuyant notamment sur son incubateur qui compte déjà 18 startups régionales, comme Minus Farm.

Chez Euralimentaire, on s'interroge sur les nouveaux produits (protéines végétales et insectes), mais aussi sur les nouveaux procédés numériques ou les modes de conservation.

IMPROVE, l'innovation au service du végétal

À quelques dizaines de kilomètres de là, IMPROVE s'intéresse principalement au végétal. Situé à Dury (80), IMPROVE est un institut mutualisé pour les protéines végétales, créé en 2013. Dans une région fortement productrice de protéines végétales, ce centre de transfert technologique, unique au monde, fait le lien entre la recherche et l'industrie.

Pour Denis Chéreau, le directeur général d'IMPROVE, les protéines végétales sont plus que jamais l'une des solutions du futur pour nourrir la planète et éviter des famines. "Nous travaillons sur les protéines du futur : algues, plantes.... Toute matière première nous intéresse. Nous fractionnons des aliments, on extraie, on purifie… L'idée est d'aider nos clients à prédire les types d'usages de demain. "

Moins de viandes, plus de légumes

Le problème n'est pas régional mais bien mondial. À l'horizon 2050, entre 9 et 10 milliards d'individus peupleront la planète. Aujourd'hui avec 7 milliards d'êtres humains, la biodiversité sur Terre est en péril. L'enjeu est donc environnemental, et de taille ! En effet, avec l'explosion démographique les besoins alimentaires augmentent. Mais ce n'est pas le seul facteur.

Tout en augmentant, la population mondiale s'enrichit. Un milliard d'individus vit encore sous le seuil de pauvreté aujourd'hui. Mais on en comptait deux milliards en 1960. Cette amélioration du niveau de vie se traduit par une plus forte consommation de protéines, et surtout de protéines d'origine animale : viande, charcuterie, poisson, fruits de mer, lait, produits laitiers ou œufs.

Notre régime alimentaire occidental repose sur une large consommation de protéines, dont une majorité d'origine animale (environ 65 %). Pourtant, les nutritionnistes préconisent plutôt l'équilibre entre protéines d'origine végétale et animale (50-50). La production de protéines animales étant déjà sous tension, il nous faudra plus tard réduire nos rations d'origine animale. En d'autres termes, nous allons devoir diminuer notre consommation de viande et augmenter celle de légumes et légumineuses. "Cela va dans le bon sens, estime Denis Chéreau, directeur général d'IMPROVE. Ce n'est pas une révolution, plutôt un rééquilibrage."

D'ores et déjà, on observe une tendance des consommateurs à manger moins de viande. Le nombre de flexitariens, ces personnes qui réduisent leur consommation de protéines animales, a augmenté en deux ans, passant de 25 % en 2015 à 34 % en 2017. Les végétariens, eux aussi, sont de plus en plus nombreux en France.