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Article publié le 22/03/2021
Mis à jour le 23/03/2021

À Laon, l’empreinte des Templiers et de leurs mystères

À Laon, nichée au fond d'un petit jardin, une chapelle à l'architecture énigmatique témoigne de la présence des Templiers dans notre région.

Il n’a vécu que deux siècles mais fascine et stimule l’imaginaire depuis près de mille ans. Ce que l’on sait moins, c’est que l’Ordre du Temple, communément appelés "les Templiers", créé en 1120 par Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer puis dissout en 1312 par la volonté de Philippe le Bel était fortement implanté en Hauts-de-France, comme en témoignent des dizaines de vestiges. Parmi eux, la commanderie, nom donné par les Templiers à leurs monastères, de Laon, dans l’Aisne, dont la direction aurait été un temps assumée par le chef des Templiers en personne, Renaud de Vichiers.

La ville de Laon, qui fut aussi un temps la capitale de la France, est donc aussi bel et bien une place forte templière. Unique en Hauts-de-France, nichée au cœur d’un petit jardin de la rue Ste Geneviève, la chapelle située à quelques mètres de la somptueuse cathédrale du XIIe siècle, témoigne de ce passé tant héroïque que mystérieux. Composée en octogone, l’architecture de cette chapelle est en effet conçue à l’identique du St Sépulcre de Jérusalem, véritable siège des Templiers né de la période des croisades et supposé, selon la tradition chrétienne, abriter le tombeau du Christ.

Gardiens du tombeau du Christ et banquiers du Royaume de France

Les Templiers étaient, on le sait, très impliqués dans les croisades, et ce dès la première organisée au départ de Boulogne-sur-Mer, en Hauts-de-France, par un grand chef militaire et seigneur originaire des Flandres, Godefroy de Bouillon en l’an 1096. Arrivés sur place, en particulier à Jérusalem, nombre de Templiers décidèrent d’y rester, se donnant pour mission de sécuriser les chemins de pèlerinage et…de veiller sur le supposé tombeau du Christ. C’est à partir de là qu’est née la puissance des Templiers, fondée tout à la fois sur leur engagement, leur foi sans faille, et leur capacité à mobiliser des fonds importants, ce qui les conduisit souvent à agir comme banquiers de quelques seigneurs du Moyen-âge, dont le Royaume de France.

Il n’en fallait pas plus pour qu’en 1295, un roi de France, Philippe Le Bel, se décide à en finir une fois pour toute avec ces chevaliers dont il refuse d’être dans la main, et dont il souhaite surtout capter les richesses. Avec le clergé français, inquiet lui aussi de la puissance des Templiers, il mène alors une guerre sans merci contre l'Ordre du Temple, accusé d’hérésie et de vénalité.

Un trésor caché ?

Le 13 octobre 1307, des centaines de Templiers sont arrêtés, jugés, torturés. Le 19 mars 1314, leur chef, Jacques de Molay, appelé grand maître de l’Ordre, est brûlé vif à Paris. L’Ordre des Templiers est alors définitivement dissout et éliminé, laissant pour les siècles à venir, aujourd’hui encore, son cortège de spéculations et de fantasmes. La question de l’existence d’un trésor caché, bien sûr, mais aussi, et pas des moindres, celle de reliques du Christ qui, selon une légende tenace, auraient été cachées quelque part en France ou en Europe par les Templiers.

C’est de cette histoire, entre mythe et réalité historique avérée de la présence des Templiers dans notre région que témoigne la très belle chapelle templière de Laon, bâtie au XIIe siècle. Hors période de confinement, elle est ouverte au public.