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Article publié le 01/12/2020
Mis à jour le 01/12/2020

Sida : la Région et les acteurs de terrain se mobilisent pour la prévention

Avec plus de six millions d’habitants, les Hauts-de-France se situent au troisième rang des régions les plus jeunes et peuplées de France. En ce 1er décembre, journée mondiale de la lutte contre le Sida, découvrez qui sont les acteurs de la prévention qui interviennent avec la Région auprès des jeunes.

L’association Solidarité Sida, créée en 1992, intervient dans les Hauts-de-France pour sensibiliser les jeunes de moins de 25 ans dans la lutte contre le Sida. Pour capter l’attention des jeunes, elle leur donne la parole à travers des mises en scènes. Florent Maréchal, directeur des programmes de l’association explique la démarche. "Nous sommes convaincus que pour être efficace, la mise en scène est nécessaire, a fortiori, quand elle s’adresse au jeune public pour parler de sexualité et de comportements à risques. On sait très bien que les discours moralisateurs et culpabilisants chez les jeunes ne fonctionnent pas. On essaye donc de les surprendre pour les positionner comme des acteurs de la prévention." La prévention, l’aide et la mobilisation constituent les trois principales missions de l’association.

Les après-midis du zapping, une action phare auprès des jeunes

Parmi ses actions phares, notamment auprès des lycéens, figurent les après-midis du zapping. Pendant une après-midi, entre 200 et 350 lycéens et apprentis, venus de CFA, de lycées généraux et professionnels, sont réunis dans une salle de spectacle pour aborder toutes les thématiques de santé sexuelle, à savoir : les risques sexuels, le VIH, la contraception, la notion de première fois, l’anatomie, les rapports de genre, de consentement, les violences sexuelles ou encore le cyber-harcèlement. "On alterne des formats de vidéos très courts avec des quiz interactifs qui portent sur toutes les questions essentielles que vont se poser les lycéens. Pendant la pause on fait un forum santé, où on invite toutes les associations locales présentes sur le territoire de la ville". Aux côtés des associations, on y retrouve des centres de dépistage et le bureau d’information jeunesse auprès desquels les élèves pourront se tourner plus tard. "C’est une initiative soutenue par la Région Hauts-de-France et c’est grâce à elle qu’on propose cette action 100% gratuite pour les établissements scolaires", ajoute Florent Maréchal.

On ne guérit pas du Sida !

Les idées reçues sur le VIH perdurent encore et surtout chez les jeunes. D’après les sondages et les enquêtes, 27 % des jeunes pensent que le virus se transmet par une piqûre de moustique, un jeune sur cinq pense qu'on peut guérir du Sida et un jeune sur trois n’utilise pas de préservatif lors du premier rapport sexuel. "Dans les années 90, au moment où la crise liée à l’épidémie explosait, l’État français a mené de grosses campagnes de sensibilisation autour du préservatif et du dépistage. Aujourd’hui on ne voit quasiment plus ces grandes campagnes. Fort heureusement il y a des collectivités locales qui continuent de mener ce combat". Même si on peut vivre avec le VIH et avoir une espérance de vie identique à une personne non porteuse du VIH, Florent Maréchal insiste : "On n’en guérit pas !"

Des étudiants relais pour parler à d’autres étudiants

À l'université aussi la prévention est de mise, grâce notamment aux "étudiants relais santé", qui font le lien entre le centre de santé de leur université et les autres étudiants. Eunice Champagne est l'une des cinq "étudiants relais santé" de l’université polytechnique Hauts-de-France (UPHF) de Valenciennes.  Elle crée des outils de prévention qui parlent aux étudiants. Étant étudiante elle-même, elle sait aborder les bonnes questions. Elle sait ce qui leur parle et ce qui ne leur parle pas. Avec la crise sanitaire que nous traversons, elle confie qu’il est devenu très compliqué pour eux d’accomplir leur tâche. "Les universités sont fermées donc on communique essentiellement par Internet. On utilise un questionnaire, qu’on envoie aux étudiants pour cibler leurs besoins. On fait aussi des publications sur les réseaux sociaux, validées par le médecin et les infirmiers, par exemple sur les infections sexuellement transmissibles, comment on les reconnait, comment on les évite, etc."

Selon Eunice, les étudiants ne sont pas toujours informés sur les risques et certains ne se soucient pas de leur santé. "Il y en a qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres, il faut donc parfois aller les chercher et leur expliquer que c’est important qu’ils fassent attention et quand on va vers eux, ils sont généralement très réceptifs, ils posent des questions. Mais grâce aux préventions sur les IST (infections sexuellement transmissibles), ils sont de plus en plus nombreux à utiliser des préservatifs."

"Continuons à nous protéger et à protéger les autres"

Cette année avec la crise sanitaire, la jeune étudiante craint toutefois que certaines activités ne disparaissent et que les étudiants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Une crainte que partage Florent Maréchal de Solidarité Sida. "Avec un peu d’expérience, quand une crise comme celle-ci émerge, ça se répercute sur les autres pathologies parce qu’il y a un renoncement aux soins, explique-t-il. Il y a moins de prévention et moins de dépistages. On est inquiet des conséquences, il risque d’y avoir des augmentations de contaminations et de décès alors que la courbe était en baisse depuis dix ans ! Je fais partie de ceux qui disent qu’il va y avoir une fin du Covid, par contre le VIH et les IST ne vont pas s’arrêter tout de suite. Il ne faut pas qu’on baisse la vigilance par rapport à ça. De même que pour le Covid, continuons à nous protéger et à protéger les autres."