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Article publié le 16/07/2019
Mis à jour le 01/10/2020

Histoire : Bouvines, berceau du sentiment national français

Le 27 juillet 1214, Philippe Auguste, soutenu par une poignée de fidèles, remporte à Bouvines une bataille historique contre les Anglais coalisés à l’Empereur Otton IV pour s'accaparer le royaume de France. Un acte fondateur du sentiment national français.

Il est midi pile, ce 27 juillet 1214. La chaleur est écrasante dans les champs du village de Bouvines situé au sud-est de Lille. C’est ici, au cœur du comté des Flandres, aujourd’hui en région Hauts-de-France , qu’est en train de se jouer une des plus grandes pages de l’histoire de France qui verra naître, pour la première fois, la manifestation d’un authentique sentiment national.

La bataille de Bouvines voit en effet s’affronter l'armée du roi de France Philippe Auguste à une large coalition militaire étrangère fomentée par le roi d’Angleterre Jean Sans Terre, bien décidé à mettre la main, par les armes, sur le Royaume de France. Il est soutenu dans ce projet par les armées de l'empereur Otton IV de Brunswick, du comte de Flandre, du comte de Boulogne et du duc de Brabant.

Seul contre tous

Face à cette attaque massive, le roi de France ne peut alors compter à Bouvines que sur ses forces avec l’appui des évêques de Laon, Senlis et Beauvais, ainsi que de sujets fidèles mais peu entrainés à la guerre venus en renfort d’Arras, d‘Abbeville de Soissons, et des milices communales de Picardie, en particulier du Ponthieu et du Vimeu. Pour les ennemis coalisés de la France, le mot d’ordre est simple : "tuer le roi ", c’est-à-dire "tuer la France"

Engagé au cœur de la bataille sur son cheval blanc, épée à la main, rendant coup pour coup le roi Philippe sera ainsi plusieurs fois touché par les lances ennemies. Mais grâce à son génie tactique et la bravoure hors du commun de ses combattants, l'armée française finit par mettre en déroute les coalisés, capturant une partie de leurs chefs.

L'acte de naissance de la nation

Brillamment remporté par le roi de France seul contre tous, la bataille de Bouvines, dont le récit se propage dans tout le pays, devient alors rapidement le symbole de la résistance française à l’oppresseur étranger. Défilant dans Paris avec le comte de Flandre enchaîné, Philippe Auguste se fait ainsi acclamer par le peuple et renforce considérablement son pouvoir politique.

Alors qu’une défaite aurait conduit à la disparition de la nation française, c’est dans une plaine fumante aujourd’hui en Hauts-de-France, que pour de nombreux historiens, en particulier du XIXe siècle, la bataille de Bouvines marqua "l'acte de naissance de la nation". Pour la première fois de son histoire, un dimanche de juillet 1214, le peuple s’est senti uni dans une même ambition : "être français".

Le souvenir de cette bataille est encore vif dans notre inconscient collectif national. Le peintre Horace Vernet l’illustrera en 1827 dans un tableau célèbre visible dans la galerie des batailles du château de Versailles. En 1973 l’historien Georges Duby publia l’un de ses plus grand succès « Le Dimanche de Bouvines » dans la célèbre collection de Gallimard "Les trente journées qui ont fait la France".

Pour revivre les grands moments de l'histoire de Bouvines, un spectacle de sons et lumière soutenu par la Région est proposé au public du 12 au 14 septembre 2019 à Bouvines.