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Article publié le 17/03/2023
Mis à jour le 17/03/2023

Henri Matisse : l’enfant des Hauts-de-France qui révolutionna l’art moderne

De sa naissance à Cateau-en-Cambrésis, en Hauts-de-France, et de son enfance passée dans la graineterie familiale près de St Quentin, Henri Matisse a puisé ses premières intuitions artistiques dans la Région à laquelle il a toujours été très attaché.

Il devait être clerc de notaire. Cet enfant des Hauts-de France deviendra l’un des plus grands génies de la peinture du 20 e siècle. C’est dans le Nord, en Hauts-de-France, au Cateau-Cambrésis, qu’Henri Matisse vient au monde le 31 décembre 1869, un soir de réveillon de la Saint-Sylvestre, quelques mois avant le déclenchement de la guerre franco-allemande de 1870. C’est cette guerre qui conduira la famille Matisse, alors que le petit Henri n’a pas encore deux ans, à déménager pour s’installer à Bohain-en Vermandois, dans l’Aisne, non loin de St Quentin.

Grainetier de son état, autrement dit marchand de graines, le père Matisse acquiert une boutique au-dessus de laquelle loge la famille. Lorsqu’elle n’aide pas son mari à la boutique, la mère d’Henri s’adonne en amateur à sa passion : la peinture. Henri matisse passe ainsi son enfance entre l’univers des graines, qui a beaucoup influencé son œuvre, et le monde de couleurs et de pinceaux de sa mère, Anna. La vie se passe ainsi, paisiblement, trop peut-être pour Henri qui, à 20 ans, est engagé comme clerc dans une étude notariale de St Quentin, chez maître Derieux.

Clerc de notaire à Saint-Quentin

À la suite d’une mauvaise crise d’appendicite, alors qu’il est assigné à une longue convalescence chez lui, Matisse commence alors à peindre pour s’occuper, encouragé par sa mère qui lui offre une palette et de couleurs, et un de ses amis, peintre amateur passionné. Et c’est une révélation : "Pour moi, c'était le Paradis trouvé dans lequel j'étais tout à fait libre, seul, tranquille, confiant, tandis que j'étais toujours un peu anxieux, ennuyé et inquiet dans les différentes choses qu'on me faisait faire " expliquera-t-il plus tard. Alors, il peint toute la journée, habité par la passion des couleurs et la découverte d’un monde nouveau. Il signe ses premières toiles du nom "d’Essitam", Matisse à l’envers, à la manière de Mozart qui signait  "Trazom".

Enfin rétabli, Matisse reprend le chemin de son étude de notaire. Mais la passion de peindre a bouleversé sa vie. Il intègre alors, en parallèle de son travail, l’école de dessins Quentin la Tour de st Quentin, alors spécialisée dans la création de motifs pour l’industrie textile de l’Aisne, à cette époque en plein développement.

Inventeur du "Fauvisme"

Mais son rêve se porte ailleurs. Henri Matisse se rend à Paris avec le projet de rentrer à l’école des Beaux-arts. Mais, présentant des œuvres fort peu académiques, Il échoue au concours. Il intègre alors l’atelier de Gustave Moreau, qui sera son véritable "découvreur" tout en suivant les cours du soir des arts déco, où il rencontre notamment le grand peintre Albert Marquet, avec lequel il noue une amitié fraternelle. Matisse voyage, en particulier dans le sud, en Corse, en Provence et à Collioure où il découvre une autre lumière, d’autres couleurs.  C’est là qu’il invente le " fauvisme" courant artistique majeur du 20 e siècle. Là aussi qu’il rencontre Picasso, que l’on présentera, malgré leur amitié, comme son éternel rival, mais aussi Paul Signac, André Derain…

Matisse entreprend alors une nouvelle série de voyages, surtout en Orient, lors desquels il rapporte une multitude d’objets, de tissus, qui féconderont son œuvre dans une forme aboutie de métissage. Parcourant le monde, de la Polynésie à New York, qui le fascine, Matisse continue d’innover, d’inventer de nouvelles techniques, comme les papiers découpés par exemple, qui seront au cœur de son œuvre.

Très attaché aux Hauts-de-France, sa région natale

Henri Matisse, l’enfant des Hauts-de-France élevé au premier étage de la graineterie de Bohain-en- Vermandois meut à Nice le 3 novembre 1954. Collectionné par les plus grands musées du monde, avec des œuvres qui battent régulièrement tous les records mondiaux de prix dans les salles de vente, Il laisse une œuvre immense et, aujourd’hui encore, demeure l’artiste qui aura le plus influencé l’histoire de l’art au 20 e siècle.

Dans les Hauts-de-France, sa terre natale, une partie importante de ses œuvres est regroupée au musée de Cateau-en-Cambrésis, qu’il a créé lui-même en hommage et en reconnaissance à la Région qui lui a donné l’a vu naître, et à laquelle il était particulièrement attaché. A Bohain-en-Vermandois, la graineterie familiale où il a grandi est aujourd’hui un petit musée consacré à l’enfance du peintre.