ERC : faciliter le retour au travail après un cancer

Dans l’approche des traitements des cancers, l’aspect médical est une première étape décisive. Mais elle ne fait pas tout. Pour maintenir le patient dans une dynamique d’intégration sociale, les Espaces Ressources Cancers se penchent notamment sur l’accompagnement du retour à l’emploi des personnes actives malades ou en rémission.

Dialogue entre patients, acteurs de la santé et de l’emploi

L’ARACT (Agence régionale de l’amélioration des conditions de travail) Hauts-de-France est à l’origine de l’expérimentation menée en ce sens, soutenue financièrement par la Région. Cinq ERC des Hauts-de-France – Chantilly (60), Maubeuge (59), Valenciennes (59), Dunkerque (59) et Calais (62) - se sont mobilisés sur cette action qui repose sur l’articulation entre le soin en tant que tel et l’approche travail. "Pendant une année, nous avons organisé un certain nombre d’ateliers, réunissant des patients, les ERC, la Carsat ou encore Cap emploi", témoigne Antoine Koubemba, chargé de mission à l’ARACT.

Une problématique sous-estimée

"Il est ressorti des discussions que les ERC jouent un rôle pivot mais que, jusqu’à maintenant, les différents acteurs méconnaissaient les missions des uns et des autres. Il est donc d’autant moins surprenant de constater que cette phase du retour au travail d’un salarié qui a été malade (et en particulier une maladie chronique évolutive comme le cancer) soit trop peu abordée. Des enjeux majeurs comme la visite de pré-reprise - qui doit pourtant être l’une des étapes devant définir les meilleures conditions de reprise et donc de bien-être au travail - sont encore largement méconnus", regrette-t-il.

Du coaching individuel à Chantilly

Ce constat a permis de créer des connexions et débloquer différentes problématiques. L’ERC Sud-Oise de Chantilly affiche, à ce titre, un certain dynamisme. Engagé dans la mise au point d’une sorte de pense-bête administratif avec son homologue de Maubeuge, il se lance également dans une action de coaching (individuel et collectif) professionnel avec l’ACSSO. Objectif : accompagner chaque personne confrontée au retour à l’emploi post maladie de longue durée avec séquelles (physiques et/ou psychologiques).
L’expérimentation, d’une durée de douze mois avec évaluation à mi-parcours, doit aider le patient à faire le point sur sa propre situation, mettre en lumière ses freins, ses ressources, ses qualités et ses capacités. En travaillant l’accompagnement de la résilience au-delà de la maladie, l’estime de soi, la gestion des effets secondaires liés au traitement (évaluation de la fatigue, du stress, de la qualité de vie) ou encore le regard de l’entourage professionnel sur le cancer, l’expérimentation devrait aider le salarié à s’approprier, au moment de son retour à l’emploi, sa nouvelle posture professionnelle.