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Article publié le 07/05/2020
Mis à jour le 08/05/2020

Le cri d’alarme d’Emmaüs

Depuis maintenant 70 ans, Emmaüs France favorise la réinsertion des personnes les plus démunies. Cette association, qui vit grâce aux dons d'objets et à leur revente, est aujourd’hui mise à mal par la crise sanitaire de grande ampleur que nous traversons. Elle a dû fermer ses centres pendant le confinement et cesser toute activité. Soutenez-la en faisant un don.

Fondée il y a 70 ans par l’Abbé Pierre, la communauté Emmaüs France se trouve aujourd’hui sévèrement impactée par la mise en place du confinement. Ayant pour seules ressources la collecte de dons, de remise en état et de revente d’objets, elle a dû fermer ses centres et cesser toute activité dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, et n’a pu bénéficier d’aucun revenus depuis le début du confinement instauré le 17 mars 2020. Cette association qui vient en aide aux plus démunis, accueille, héberge et favorise la réinsertion des "compagnons", pousse aujourd’hui un cri d’alarme. Elle héberge actuellement 9 000 compagnons en France et a besoin d’une aide de 5 000 000 € pour pallier le manque à gagner lié au confinement, puisqu’elle a dû cesser toute activité.

Les communautés mises à mal

A titre d'exemple, Edith Massez, Présidente des communautés Emmaüs de Saint-Omer et de Calais, qui hébergent et font travailler respectivement 45 et 22 compagnons, alerte sur la situation difficile à laquelle sont confrontés ces centres aujourd’hui. "Nos communautés ont toujours bien fonctionné. Le centre de Saint-Omer existe depuis 50 ans maintenant. Cette période de crise sanitaire qui a engendré la fermeture de nos centres est d’une ampleur inédite. Nous n’avons plus de ressources – notre seul revenu vient de la revente d’objets donnés par les particuliers -, nous manquons de trésorerie et ne pouvons bénéficier d’aides de l’état. Au centre de Calais, nous devons par ailleurs engager de gros travaux de rénovation des logements des compagnons, qui se sont très fortement dégradés. Nous devons faire face, en outre, à de nombreuses dépenses : frais d’alimentation, d’eau, d’énergie…" Les compagnons, majoritairement des personnes qui étaient sans domicile fixe, des demandeurs d’asile, des jeunes en rupture avec leur cellule familiale ou des personnes sortant de détention, sont dans l’angoisse. "L’inquiétude est palpable chez nos compagnons : certains nous disent : « que vais-je faire ? Non, je ne veux pas retourner à la rue ! ». Nous restons mobilisés et luttons actuellement pour protéger ces personnes fragiles. Et nous poursuivons d'autres actions de solidarité : en effet, nous sommes habilités à recueillir les invendus alimentaires de grandes surfaces locales, que nous redistribuons ensuite aux Restos du Cœur, entre autres," poursuit Edith Massez.

Une réouverture dès le 11 mai, en respectant scrupuleusement les consignes sanitaires

Les communautés Emmaüs, où vous pouvez acheter des objets – meubles, vêtements, jouets…- à bas prix, vont rouvrir le 11 mai, dans le respect de consignes sanitaires strictes. "Le siège d’Emmaüs France, à Paris, nous a communiqué les consignes gouvernementales. Nous allons notamment mettre en place des systèmes de fléchage dans les centres, de sens de la circulation des clients et veillerons à ce que la distanciation sociale soit respectée", précise Edith Massez.

Un appel à la solidarité

Des particuliers bénévoles ont déjà commencé à proposer leur aide aux communautés de Saint-Omer et de Calais, ou leur ont fait des dons directs de gants, de masques et même de fleurs ! Vous aussi, vous pouvez aider Emmaüs France en répondant à l’appel aux dons lancé sur le site Internet de l’association. Ces dons centralisés sont ensuite redistribués aux différentes communautés Emmaüs de France. Pour aider Emmaüs à aider les plus démunis, ceux pour qui Emmaüs est le dernier asile avant la rue, agissez maintenant et faites un don ici.