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Article publié le 19/10/2020
Mis à jour le 19/10/2020

Les chercheurs du CHU d’Amiens planchent sur la Covid-19

La Région finance à plus de 200 000 euros deux projets de recherche sur la Covid-19 menés par le Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens.

Dès la fin février, le Centre Hospitalier Universitaire d’Amiens a accueilli les premiers cas de patients malades de la Covid-19, provenant de l’Oise, l’un des tout premiers clusters français. À l’image de l’Institut Pasteur de Lille, les chercheurs du CHU d’Amiens se sont alors rapidement mobilisés pour des projets concrets de recherche sur la Covid-19.

La Région a voté en commission permanente, le 16 octobre 2020, une subvention de 201 026 euros pour soutenir deux projets de recherche portés par le CHU d’Amiens :

COVID19BC : Conservation d’une partie des prélèvements issus des 648 patients atteints par la Covid.

BC pour base commune. "On a coordonné une base clinique et biologique pour tous les patients atteints de Covid-19 passés par le CHU d’Amiens depuis mars 2020", présente Eric Nguyen-Khac, professeur d’hépato-gastroentérologie au CHU d’Amiens.
Ces données cliniques et biologiques ont été répertoriées de manière anonyme dans le but de faire des recherches cliniques sur les premiers patients Covid du CHU d’Amiens. "Cela va nous permettre d’avoir des données françaises et d’établir des études pronostiques : pourquoi certains patients sont en détresse respiratoire ? Quel est l’impact du Covid sur le foie ? etc. Nous allons ainsi augmenter à vitesse grand V les connaissances !". Le CHU d’Amiens aimerait désormais récupérer les données des hôpitaux alentours.

COV-NI : un essai clinique d’un traitement sur des patients atteints de la Covid-19.

"Cov-Ni est un essai clinique pour évaluer les bénéfices d’un traitement contre la Covid-19 sur des patients positifs", explique le professeur émérite Michel Brazier qui travaille à la pharmacie du Chu d’Amiens.
Une molécule, dont on ne peut pas citer le nom, est administrée par voie pulmonaire. "Il s’agit d’un interféron, c’est-à-dire une protéine de défense face à des virus", complète Aurélien Mary, docteur en sciences et en pharmacie et pharmacien-clinicien en service de réanimation au CHU d’Amiens. L’originalité de ce traitement réside dans l’administration directe dans les poumons, là où il y a le plus de virus. Cette voie pulmonaire est plus utilisée en Chine qu’en Europe.
"Cela nous permet d’avoir des concentrations suffisantes pour les effets anti-viraux recherchés tout en limitant les effets indésirables car cela ne passe pas dans le sang", ajoute le docteur Mary.

L’essai clinique a déjà débuté sur des patients atteints de la Covid-19 à Amiens et les chercheurs du CHU d’Amiens sont en phase de recrutement auprès d’autres centres hospitaliers de la région. Le traitement dure une dizaine de jours selon l’évolution du patient et le patient sera suivi pendant 28 jours.