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Article publié le 06/02/2017
Mis à jour le 01/10/2020

Antoine Saint, l’or au bout des mains ?

Du haut de ses 20 ans, Antoine Saint se prépare pour les 44e finales nationales des Olympiades des métiers, organisées du 9 au 11 mars à Bordeaux. Portrait d'une graine de champion.

L'intitulé de sa finale ferait peut-être moins rêver que l'ébénisterie, la pâtisserie ou l'art floral. Pourtant, dans son domaine, Antoine Saint est un as. Son métier : couvreur. Une profession du bâtiment qui remonte à plusieurs siècles et qui consiste à poser sur les toits des habitations un revêtement étanche – la couverture, en tuiles, ardoise, zinc, chaume… – avant de l'entretenir et, éventuellement, de le réparer.

Lors des Olympiades des métiers, les concurrents en "Couverture métallique" doivent couvrir une surface inclinée, à l'aide d'un métal imposé, et éviter les différents pièges posés par les jurés. Une compétition relevée et intense qu'Antoine connaît bien. En 2015 déjà, l'apprenti intègre une première fois le Top 10 français, finissant 6e lors des 43e finales nationales. "Lors du concours organisé à Strasbourg, je n'étais pas prêt. J'avais pourtant vraiment bien commencé. Le tracé, les plans, les premiers pliages… Tout se déroulait bien, explique le jeune homme. Et puis, lors du deuxième jour, à un certain moment de l'épreuve, j'ai dû improviser… Il me manquait des techniques, un savoir-faire qui m'ont cruellement fait défaut. Ces manques, je les ai comblés ensuite. Cette fois-ci, je suis prêt."

35 heures de préparation par semaine

Pour l'édition 2017, notre finaliste régional Hauts-de-France s'entraîne d'arrache-pied. Son objectif : se donner tous les moyens d'atteindre son objectif, la médaille autour du cou à Bordeaux. D'ici là, pas le temps de tergiverser. Pour les Olympiades, Antoine s'imprime un rythme de champion. Volontaire, il a d'abord demandé à prolonger sa formation d'une année supplémentaire pour se préparer. Les professeurs de son Centre de formation des apprentis (CFA), premiers supporters de celui qui a été sacré meilleur apprenti de la région en mars 2016, lui ont donné les clés de l'atelier de l'atelier de l'établissement, à Amiens (80).

Sur place, Antoine bénéficie d'un calendrier aménagé : 35 heures par semaine, inlassablement, il répète les gestes qu'il devra reproduire à la perfection le jour du concours. Seul, il travaille déjà sur son sujet de finale : la couverture agrafée d'une cheminée avec pénétration. "C'est un sujet qui demande une technique très sûre, un coup de main parfait, explique Maxime Vandermersche. Habitué des finales nationales des Olympiades, cet ancien concurrent régional devenu ensuite juré pour la compétition distille ses précieux conseils à Antoine. La difficulté de l'épreuve réside tout d'abord dans le matériau utilisé : ici, Antoine devra travailler un métal mat, qui ne laisse aucune place à erreur lors du pliage ou de l'agrafage. Chaque mauvaise manipulation, chaque imprécision se verra immédiatement et engendrera des retraits de points."

Si Antoine révise autant qu'un futur bachelier à quelques jours du baccalauréat, il ne pourra pour autant pas tout maîtriser à Bordeaux… "Je n'ai accès qu'à 70% du sujet. Les 30% restants seront à découvrir sur place, explique-t-il. Il faudra que je fasse preuve de maîtrise, que je sache m'adapter et que j'aie, aussi, un peu de chance."

"Un battant, un vrai"

Antoine se donne les moyens de réussir et profite des expériences de chacun pour gagner en confiance. Voilà pourquoi, en janvier 2017, le futur entrepreneur, particulièrement motivé à l'approche des finales, a participé au week-end de préparation physique et mentale organisé par la Région. Sur le site du Centre de ressources, d'expertises et de performances sportives (CREPS) de Wattiginies, entre deux séances d'échauffement collectives, sa personnalité s'est révélée. C'est d'abord lui qui a entonné le chant de guerre et motivé les autres finalistes de l'équipe des Hauts-de-France des métiers. C'est encore lui qui s'est donné à fond lors des épreuves organisées pendant les deux jours.

C'est lui, enfin, qui a bluffé les participants, la manager de la promotion en tête. "C'est un battant, un vrai et ça se ressent. C'est bon pour lui, mais c'est surtout bénéfique pour tous les autres qui peuvent le suivre et se sublimer, s'enthousiasme Caroline Liénart, ancienne championne nationale des métiers dans la catégorie "Cuisine" et marraine de l'équipe des Hauts-de-France. Il a un potentiel énorme, ça se sent. On va l'encourager tout au long de sa finale et espérer qu'il revienne de Bordeaux avec une médaille !" Du plus beau métal ?

Pour aller plus loin


Infos pratiques

44e finales nationales des Olympiades des métiers
Du 9 au 11 mars 2017, à Bordeaux
www.olympiadesmetiers.fr