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Article publié le 26/06/2018
Mis à jour le 01/10/2020

Albéric Magnard dans la lumière aux Rencontres musicales de Clermont

Du 23 septembre au 14 octobre 2018, les Rencontres musicales de Clermont (60) rendent hommage à Albéric Magnard : l'un des plus brillants compositeurs de son époque, mort les armes à la main à Baron, dans l'Oise, en 1914.

Les armes à la main, alors qu’il tente de défendre son manoir de Baron (Oise) contre une offensive allemande, Albéric Magnard est tué de deux balles en plein cœur. Ce 3 septembre 1914, la France perd l’un ses compositeurs les plus brillants, en même temps qu’un intellectuel engagé.

Le "Bruckner français" aux six symphonies

A 49 ans, il laisse une œuvre considérable, avec six symphonies monumentales qui lui vaudront le surnom de "Bruckner français" et de nombreuses partitions de musique de chambre. Peu connu du grand public mais très apprécié des mélomanes, Magnard fut l’élève de Massenet et surtout de Vincent d’Indy, dont il fut l’indéfectible ami malgré des opinions politiques bien différentes.

D’Indy, le monarchiste, était anti républicain, anti maçon, anti socialiste, volontiers antisémite et anti dreyfusard. Magnard, lui, dédiait sa 4e symphonie à un mouvement féministe, démissionnait avec fracas de l’armée pour défendre l’honneur du capitaine Dreyfus et publiait des tribunes engagées et pour la paix dans les journaux.

"Guercoeur", l'opéra manifeste sauvé des flammes

Cette vie d’engagement pour l’humanisme, Albéric Magnard les concentra dans un opéra, Guercoeur. Sa partition, détruite dans l’incendie provoqué par les Allemands le jour de sa mort, fut restaurée et reconstituée par son ami compositeur-musicologue, Guy Ropartz. Il en existe un enregistrement, sous la baguette du chef Michel Plasson, avec José Van Dam dans le rôle tire.

Le personnage principal, Guercœur, obtient la permission de revenir sur terre après avoir été tué au combat. Il y retrouve Gisèle, sa femme adorée, mais celle-ci est devenue l'épouse d'Heurtal. Le peuple rejette Guercoeur et finit par le haïr. Il est frappé à mort. Trahi et désenchanté, il remonte dans les cieux où la Déesse Vérité prophétise le bonheur de l'humanité.

La force dans l'abnégation

"L'artiste qui ne puise pas sa force dans l'abnégation est ou près de sa mort ou près du déshonneur" écrivait Magnard, se méfiant de la gloire et de la lumière artificielle.  En le mettant à l’honneur cette année, les Rencontres musicales de Clermont offrent au grand public la chance unique de découvrir l’œuvre et l’esprit d’un des plus grands artistes de son époque.