Contenu principal de la page
Article publié le 28/10/2016
Mis à jour le 01/10/2020

Xavier Bertrand, Président du Conseil régional Hauts-de-France appelle à gérer au plus vite l’après-démantèlement

"Je me suis rendu hier à Calais dans la lande, avec Natacha Bouchart, afin de constater l'état d'avancement du démantèlement de la jungle. S'il n'est pas encore complètement terminé, j'ai pu constater qu'il était en voie de l'être. Je tiens à saluer le travail de toutes celles et tous ceux qui ont assuré le bon déroulement de ces opérations avec le soutien de l'ensemble des forces de l'ordre, qui une fois encore ont fait la preuve de leur engagement exemplaire.

En assurant ce démantèlement, la France a pris ses responsabilités, et a enfin entendu les appels des Calaisiens qui subissaient cette situation depuis de trop nombreuses années.
Maintenant se pose clairement la question de la situation des mineurs isolés. Après avoir échangé avec des membres de la Border Force présents sur place, il apparait clairement que les efforts consentis par le Royaume-Uni en matière de renforts sont insuffisants.

Seulement 300 mineurs ont en effet été accueillis au Royaume-Uni depuis la rencontre entre Bernard Cazeneuve et son homologue britannique. Il faut désormais que le gouvernement britannique mette en oeuvre et accélère le processus de transfert des mineurs vers le Royaume-Uni.

Dans l’immédiat, le Royaume-Uni doit assumer ses responsabilités et, en conformité avec le Règlement de Dublin, avec les engagements pris par le gouvernement britannique au sommet bilatéral d'Amiens du 3 mars 2016, et avec l’amendement Dubs, accueillir dès maintenant l'ensemble des mineurs que l’Etat français a mis en sécurité dans les locaux du CAP à Calais.

C’est une question d’humanité et de dignité. C’est aussi une question de juste équilibre : la France ne peut assumer seule à Calais une situation qui est aussi de la responsabilité de nos amis britanniques.

Le règlement définitif de la situation à Calais repose bien évidemment à la fois sur le démantèlement total, comme s’y est engagé le président de la République, et sur la mise en place de solutions pour éviter que nous assistions à des retours et des dispersions, mais aussi sur le fait que les Britanniques assument leur responsabilité s'agissant de la situation de ces mineurs isolés, en parallèle d’une nécessaire renégociation des accords du Touquet, afin de retrouver un cadre de coopération entre nos deux pays.

Compte tenu de l’importance de la crise migratoire, une solution claire doit être apportée aux procédures des demandes d’asile au Royaume-Uni : un accord temporaire entre nos deux gouvernements sur cette question sera nécessaire dans l’attente des négociations qui feront suite au déclenchement de l’article 50 par les autorités britanniques.

Ni Calais, ni la France ne peuvent se permettre d’attendre encore des années. Le démantèlement était indispensable. Il faut maintenant gérer l’après-demantèlement."