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Article publié le 06/08/2018
Mis à jour le 01/10/2020

Paul Claudel célèbre ses 150 ans

Paul Claudel
© IDphines

Paul Claudel aurait eu 150 ans en ce 6 août 2018. Écrivain, diplomate, académicien, il a essentiellement écrit pour le théâtre. Une partie de son oeuvre reste enracinée dans l'Aisne, plus particulièrement en Tardenois, sa terre natale.

Poète et dramaturge

6 août 1868 (Villeneuve-sur-Fère) - 23 février 1955 (Paris)

Lorsque sa famille s’installe à Paris en 1882, le lycéen Paul Claudel s’inquiète de son entrée en rhétorique. Sa sœur, Camille, l’entraîne... Il la fera interner en 1913 !

L’année 1886 amène dans sa vie de profonds bouleversements, la lecture de Rimbaud et la conversion le jour de Noël, à Notre-Dame de Paris : en un instant mon cœur fut touché et je crus -près du second pilier, à l’entrée du chœur, à droite du côté de la sacristie-.

Paul Claudel s’essaie à la poésie et s’inscrit en sciences politiques. Il fréquente les mardis de Mallarmé , compose Tête d’Or et entre aux Affaires étrangères.

Diplomate, catholique et poète, Claudel sera tout à la fois pendant quarante-cinq ans. De la carrière, il connaîtra les tâches obscures et les horreurs, homme d’action plus que d’état-major. Il est ambassadeur de France jusqu'en 1935 (U.S.A., Chine, Europe, Brésil, Japon).

En 1899, sur le bateau qui le conduit en Chine, il rencontre celle qui sera Ysé dans le Partage de Midi, l’amour qui a force de nécessité. Mais la rupture intervient en 1904. Il trouvera dans le mariage chrétien et la famille un bonheur plus calme. « C’est à ce moment là que j’ai été sauvé, de quelle manière vraiment affreuse. »

Il écrit pour le théâtre. Poète, mais aussi prosateur, Claudel s’essaie à la critique d’art, à la théorie poétique, aux essais politiques, aux méditations. La conversation et la parabole lui offrent une forme littéraire qu’il apprécie et qui convient à sa pensée, son penchant à la bouffonnerie et à une certaine grandiloquence, son refus de la démonstration logique.

L’annonce faite à Marie et la Hottée du Diable à Coincy

La hottée du diable à Coincy

La hottée du diable à Coincy

C’est sur la commune de Coincy, en direction de Fère-en-Tardenois, et à mi-chemin de Château-Thierry et de Soissons, que l’on peut rencontrer une curiosité géologique.

Sur une butte sableuse, d’un sable gris très pâle, d’imposants blocs de grès se dressent, affleurent au milieu des bruyères, des chênes et des bouleaux.

La Hottée du Diable offre aux curieux la possibilité d’une promenade, d’une escalade, d’une partie de cache-cache dans les grottes naturelles que ménagent ces blocs. Certains d’entre eux, aux formes remarquables, ont reçu un surnom : le Géant, la Baleine et ont inspiré des légendes.

 

L’histoire dit ainsi qu’un seigneur du voisinage avait conclu un pacte avec le diable, ce dernier acceptant d’accélérer la construction de son château en échange de son âme. Le lendemain, l’édifice était debout, mais l’homme ne respecta pas sa promesse et le diable fit s’écrouler la construction, les blocs de grès s’éparpillant au milieu des bois. Une variante affirme, elle, que Satan au travail fut effrayé par le chant d’un coq. Il s’enfuit alors à toutes jambes, les pierres tombant de sa hotte.

Paul Claudel décrit les lieux dans L’Annonce faite à Marie .

C’est à la Hottée du Diable que se déroule la rencontre entre son héroïne, Mara, et sa sœur Violaine.

Dans l’Acte III, scène 2, Claudel écrit : « Une butte toute couverte de bruyères et de sable blanc. Des pierres monstrueuses, des grès aux formes fantastiques s’en détachent. Ils ressemblent aux bêtes des âges fossiles, à des monuments inexplicables, à des idoles ayant mal poussé leurs têtes et leurs membres ». 


L’Annonce faite à Marie

« Ah, il était si triste et j’étais si heureuse »
« Connais le feu dont je suis dévorée ! » (Violaine)

L’Annonce faite à Marie est par excellence la pièce claudelienne : il en a le projet en 1892 ; il écrit en 1901 la Jeune Fille Violaine . L’Annonce , en 1912, n’est qu’une nouvelle écriture de cette parabole. Elle connaîtra plusieurs versions et Paul Claudel commentera avec soin leur mise en scène (encore en 1948).

C’est l’histoire de deux sœurs, la bonne et la violente, l’histoire du sacrifice le plus haut : celui de l’amour de Violaine, de son corps, de sa vie. Violaine embrasse le lépreux Pierre de Craon, pour laisser son fiancé, Jacques, à sa sœur, Mara. Elle ressuscitera l’enfant de Mara, et, par sa mort, réconcilie tous les siens, et trouve la paix et le bonheur.
Mystère en quatre actes et un prologue. Lumière et architecture - pas d’accessoires. Aucune recherche du pittoresque. Tout est subordonné à l’interprétation dramatique.

Pour aller plus loin


Infos pratiques

La maison Camille et Paul Claudel se visite du jeudi au dimanche jusqu’au 30 septembre.