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Article publié le 25/07/2018
Mis à jour le 01/10/2020

Michel Waroude, l’ouvrier au service de la gelée royale

Dans le village d'Inval-Boiron (80), Michel Waroude est apiculteur depuis plus de 30 ans. Son cœur d'activité : la récolte au sein de la ruche de la gelée royale, un produit noble apprécié pour ses vertus thérapeutiques.

Par un jour baigné de soleil, les cohortes d'abeilles traversent le jardin de Michel Waroude, à Inval-Boiron (80). Toutes volent vers les quelques ruches situées à l'ombre des arbres. 300 autres maisons en bois - avec, dans chacune d'entre elles, entre 30 000 et 50 000 abeilles - sont posées un peu loin, à l'abri des regards. Dans l'intimité de leur foyer, les insectes produisent un miel sucré, grâce aux récoltes des butineuses. "Nectar de saule, d'aubépine, de colza, de fleurs de forêt, de ronces… Notre région est très riche au niveau de la diversité de sa flore, essentielle pour les abeilles", confie l'apiculteur. Un exemple du travail de ces petites ouvrières en Hauts-de-France, recueilli tout l'été par Michel Waroude : le miel de tilleul de Picardie, "emblème apicole de notre région", en passe d’acquérir - avec le soutien de la Région - un signe officiel de qualité.

Qualité et goût garantis

A leur chevet depuis 32 ans, Michel Waroude connaît les moindres des secrets de ses protégées. Formé dans la région, à Tilloy-lès-Mofflaines (62), il s'est lancé dans l'élevage professionnel d'abeilles à 27 ans. "Une révélation, un vrai amour pour la nature et pour ces petites bêtes. Il y a une certaine magie autour des abeilles. Depuis toujours, elles se regroupent de façon très organisée autour de leur reine pour produire, en totale autonomie, du miel. Et la fameuse gelée royale."

La gelée royale justement : l'apiculteur des Hauts-de-France en est devenu progressivement l'un des grands spécialistes français. "Quand j'ai commencé à m'intéresser à la gelée royale, seuls trois apiculteurs français en produisaient. En vingt ans, la donne a changé : nous avons formé une association pour défendre notre savoir-faire auprès des consommateurs, nous avons mis en place une charte de qualité. 120 apiculteurs sont aujourd'hui membres du Groupement des producteurs de gelée royale en France."

Un vrai travail d'orfèvre

Déguster de la gelée royale, c'est profiter de nourriture exclusive distribuée à la reine de la ruche. Sécrétée par les abeilles nourrices, elle sert également à alimenter les larves destinées à devenir reines, confortablement nichées dans les alvéoles. "A l'inverse du miel, qui est un produit végétal issu du travail des ouvrières, la gelée royale est une sécrétion animale produite pour nourrir les larves de la colonie. La prélever demande un savoir-faire et une minutie dignes du travail des abeilles elles-mêmes."

Comment récolter la précieuse substance blanche aux reflets nacrés, bien à l'abri dans la ruche ? "D'abord, il faut obligatoirement respecter le cycle des abeilles." La récolte de gelée royale a donc lieu d'avril à fin juillet, quand la nature déploie toutes ses fleurs. L'apiculteur ruse en isolant la reine dans une partie de la ruche : les abeilles nourrices produisent alors de la gelée royale pour nourrir les larves de futures reines. Ensuite, il faut extraire la gelée, "à l'aide d'une petite pompe adaptée, alvéole par alvéole". Un travail très technique, qui demande "un coup de main qui s'acquiert avec l'expérience". Au final, les productions de Michel Waroude – "garanties sans conservateurs, sans transformation, sans congélation ni déshydratation" – font le bonheur des amateurs, car "la gelée royale est très riche en zinc, en vitamines, en sels minéraux et acides gras. On peut en consommer tous les matins, pour commencer la journée du bon pied."

Les abeilles, sentinelles de la biodiversité

Si, au fil des années, la production de Michel Waroude ne faiblit pas, l'apiculteur garde néanmoins un œil vigilant sur la vie de ses ouvrières et sur l'avenir de sa profession. Depuis quelques années, les apiculteurs doivent faire face à des problèmes réels, comme le vol des ruches ou la mortalité de milliers d'abeilles.

"Les abeilles restent sauvages, autonomes. C'est à nous de comprendre leur façon de vivre, leurs techniques de travail, sur le terrain, pour ne pas les gêner et leur permettre d'évoluer en toute sérénité. Elles sont aussi les premières à donner l'alerte : les études d'entomologistes prouvent que la faune des insectes est en danger et qu'il faut veiller sur elles. C'est une nécessité." L'alerte a bien été entendue par la Région, qui propose des solutions aux apiculteurs, notamment via un fonds d'urgence dédié.

Pour aller plus loin


Infos pratiques

Michel Waroude
12 rue Sénarpont – 80430 Inval-Boiron
www.geleeroyale-gpgr.fr

Contact

Pour en savoir plus sur l’action de la Région en faveur des apiculteurs des Hauts-de-France :