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Article publié le 16/04/2016
Mis à jour le 01/10/2020

Mémoires Sang & Or : Les supporters du RC Lens s’exposent au Louvre-Lens

A l’occasion de l’Euro de foot, le Louvre-Lens propose une exposition sur les supporters du RC Lens. On peut y voir beaucoup d’objets mythiques et surtout de nombreux témoignages très émouvants. À ne pas rater !

C’est une exposition peu banale qui est à voir dans le Pavillon de verre du Louvre-Lens du 16 avril au 7 novembre 2016. À l’occasion de l’Euro de foot, le musée s’est penché sur un élément fondamental de la culture et de l’identité de la ville : le RC Lens et ses supporters. « Nous avons demandé aux supporters de nous apporter un objet symbolisant leur rapport au RC Lens et de nous raconter, l’histoire de cet objet, explique Luc Piralla, commissaire de l’exposition. Pour une fois, au lieu d’être de simples spectateurs, les supporters sont eux-mêmes un objet d’étude et d’exposition. Ce n’est pas une exposition qui retrace l’histoire du club, c’est une exposition émotionnelle et nostalgique sur les supporters. »

Champion de France en 1998

Installée dans les trois bulles du Pavillon de verre, l’exposition est divisée en trois thèmes : les souvenirs partagés, les souvenirs plus personnels (mon Racing à moi) et la question du stade Bollaert-Delelis. La première salle ressemble à une chambre d’adolescent. Le musée a même fait imprimer un papier peint spécial aux couleurs sang et or pour l’occasion. Dans les vitrines, les vignettes Panini côtoient les écharpes jaunes et rouges tricotées par les grand-mères, les photos dédicacées et même le cahier d’entraînement de Daniel Leclercq, sur lequel sont consignés minutieusement les progrès, les notes et les encouragements pour chaque joueur. Le lieu évoque à la fois les personnalités marquantes et les matches mythiques. Chacun pourra y revivre à sa façon la rencontre Lens/Saint-Etienne de 1975, le match contre Anderlecht de 1983 ou l’incroyable ambiance de la rencontre Arsenal/Lens au stade Wembley en 1998.

« Mon père tondait la pelouse pendant qu’on s’entraînait »

Au total, près de 75 supporters et personnalités importantes de l’histoire du RC Lens ont accepté de prêter ou de donner un objet personnel et de raconter, devant la caméra, leurs souvenirs liés au club. L’exposition présente les objets, bien sûr, mais surtout les témoignages vidéo, très émouvants. Ainsi, les frères Lech racontent comment leur père mineur de fond les emmenait tous les deux au stade sur son vélo et le jour où quelqu’un s’est déplacé, au sein de la cité minière, pour leur proposer de jouer au RC Lens. « La seule chose que j’ai demandé c’est que mon père sorte de la mine, du fond, relate Georges Lech. Il est devenu jardinier au Racing Club. Il tondait la pelouse pendant qu’on s’entraînait ».

Beaucoup d’émotion et de nostalgie

Pour savourer cette exposition, il faut prendre le temps de regarder les vidéos et d’écouter les témoignages. « Ce blouson m’a été offert par un joueur du RC Lens qui s’était retrouvé en garde-à-vue parce qu’il roulait au volant d’une voiture volée sans le savoir, raconte en substance un ancien policier. Quand j’ai pris mon service le matin, je l’ai tout de suite reconnu et sorti de sa cellule. Grâce aux avocats du club, on l’a extrait de ce mauvais pas très vite. Pour me remercier il m’a donné son blouson ».

« Ce tabouret, c’est mon grand-père qui me l’a fabriqué avec deux bouts de planche, raconte un autre témoin. Mon grand-père était mineur de fond et m’emmenait toujours au match, mais j’étais trop petit, je ne voyais rien, alors il m’a fabriqué un tabouret. Je l’ai peint en orange, et j’ai gravé dessus RCL. Tous les dimanches, je venais au match avec mon tabouret sous le bras. Aujourd’hui ce ne serait plus possible ».

« L’exposition est très nostalgique , souligne Luc Piralla. Le rapport à la passion du foot a toujours à voir avec quelque chose de l’enfance. Beaucoup d’objets étaient faits à la main, pour être offerts à un frère, un enfant, une fiancée... Pour toutes les personnes qui ont accepté de témoigner, quels que soient leur âge et leur génération « c’était mieux avant ». On voit aussi l’évolution de la vie, notamment par les tenues vestimentaires. Pendant très longtemps on allait au match le dimanche, endimanché comme pour aller à la messe. Et puis il y a eu un basculement et tout le monde s’est habillé en sang et or. »