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Article publié le 07/03/2018
Mis à jour le 07/03/2018

Martha Desrumaux, porte-drapeau des femmes ouvrières

Grande figure du militantisme au 20e siècle, la Nordiste Martha Desrumaux a notamment largement défendu la cause des droits des femmes tout au long de sa vie.

Le syndicalisme, la politique, la lutte des classes, la Résistance face à la déportation ou le droit des femmes : Martha Desrumaux a mené tous ces combats. "Elle est de toutes les luttes", expliquera l’historien Pierre Outteryck dans l’un de ses ouvrages.

Militante des luttes sociales à 13 ans

Née à Comines (59) en 1897 et décédée en 1982, elle fait figure de femme de caractère. Obligée à travailler (comme bonne à tout faire) dès l’âge de 9 ans, elle va rapidement devenir ouvrière dans l’industrie textile. La dureté des conditions de travail la pousse à se syndiquer à la CGT à 13 ans. Éloignée de la région à la suite de la déclaration de guerre en 1914, elle se retrouve ouvrière dans une usine lyonnaise, où elle dirige sa première grève victorieuse. Elle a alors 20 ans.

En 1921, elle adhère au tout jeune Parti communiste français (elle sera même la première femme élue au sein du Comité central, en 1927) et contribue de manière déterminante à l’organisation des ouvrières du textile.

Défendre les droits des ouvrières

La lutte pour la défense des droits des femmes fait partie du quotidien de celle qui, en 1927, rencontre Clara Zetkin, la fondatrice de la Journée internationale des droits des femmes. Fondatrice du journal l’Ouvrière, Martha Desrumaux accompagnera la création de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), qui milite pour l'émancipation des jeunes femmes et l'égalité entre les sexes.

Son engagement pour la dignité des femmes et sa présence lors de moments cruciaux comme les accords de Matignon (au moment des grèves de 1936) sont autant de pas en avant pour les conquêtes sociales (congés payés, réduction du temps de travail, création des conventions collectives) mais aussi pour la lutte féministe.

Déportée dans un camp en Allemagne

Quand la guerre éclate, en 1939, Martha Desrumaux, réfugiée en Belgique, réorganise le PCF dans la clandestinité. Elle revient à Lille dès juin 1940 et participe activement à la grande grève patriotique des mineurs, en mai et juin 1941. Dénoncée par le préfet Carles, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück (en Allemagne) où, là encore, elle organisera la résistance.

Dès la fin de la guerre, alors que les femmes n’ont le droit de vote que depuis un an, Martha Desrumaux est élue au conseil municipal de Lille et reprend ses fonctions à la CGT du Nord. À la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), elle s’engage pour transmettre les valeurs et le souvenir des déportés et poursuit le combat pour l’émancipation des femmes à l’Union des femmes françaises (qui deviendra Femmes solidaires).

Son engagement dans ces différents combats lui vaut d’avoir eu son nom évoqué à plusieurs reprises pour être inhumée au Panthéon.