Contenu principal de la page
Article publié le 03/11/2016
Mis à jour le 01/10/2020

L’histoire commence en Mésopotamie

Prolongation jusqu'au 30 janvier 2017 - le Louvre-Lens présente une grande exposition sur la Mésopotamie : la civilisation qui a inventé l’écriture et construit les premières villes de l’humanité, 3000 ans avant notre ère.

[FinalTilesGallery id="22"]

Bagdad, Mossoul. Même si nous entendons régulièrement ces deux noms de ville à la radio ou à la télévision, nous sommes peu nombreux à savoir les placer sur une carte du monde. Et encore moins nombreux sans doute, à imaginer que c’est là-bas, au cœur de l’actuel Irak, que sont nées l’écriture et les premières villes de l’humanité. Pour faire découvrir ce patrimoine au public et nous sensibiliser à sa préservation, le Louvre-Lens présente une très belle exposition : L’histoire commence en Mésopotamie.

La Mésopotamie est à la fois un lieu – situé entre les fleuves Tigre et Euphrate, à l’emplacement de l’actuel Irak et d’une partie de la Syrie – et une civilisation qui a duré plus de 3000 ans, de la fin du 4e millénaire au début du 1er millénaire avant notre ère. L’exposition présente l’histoire et le patrimoine de cette civilisation qui nous a laissé de nombreux héritages. "L’histoire commence en Mésopotamie, cela ne veut pas dire qu’avant il n’y avait rien, précise Ariane Thomas, commissaire de l’exposition. Mais avant l’invention de l’écriture, on parle de préhistoire. L’invention de l’écriture, en Mésopotamie, fait démarrer officiellement l’Histoire vers 3200 avant notre ère".

À la découverte des premières villes et des premières écritures

L’exposition présentée au Louvre-Lens rassemble plus de 400 œuvres, venues de Paris, Londres ou Berlin, dont certaines n’ont encore jamais été exposées au public : des statues, des vases et des objets de la vie courante ou décoratifs, des bijoux et des parures. Elle est organisée par thématiques : l’économie mésopotamienne, la religion, les premières villes, la première écriture, les premiers rois et leurs dynasties, les premiers empires et, pour terminer, la fin de cette civilisation avec la conquête d’Alexandre le Grand et l’influence de la culture grecque. La première salle du parcours présente quant à elle, la (re)découverte de cette civilisation du XIXe siècle à nos jours, alors qu’elle avait été pratiquement oubliée pendant deux mille ans.

"Pour les Mésopotamiens, le monde était créé par les dieux. Il n’y avait pas de notion de progrès, estime Ariane Thomas. Il y avait un ordre initial, qu’il fallait préserver. Et il n’y avait pas de civilisation en dehors des villes. L’idée des premières villes apparaît au 4e millénaire avant Jésus-Christ, et l’écriture apparaît dans les villes à la fin de ce millénaire. On appelle cette écriture cunéiforme, car elle est composée de signes en forme de clous, « cuneus » en latin." Les textes sont écrits sur des tablettes d’argile. Grâce à de nombreuses fouilles, notamment dans les palais, on a retrouvé des milliers de tablettes qui comportent des inscriptions royales, des textes littéraires, religieux, économiques ou scientifiques, mais aussi des plans ou des lettres.

Gare au vilain démon Pazuzu !

Grâce à ces textes retrouvés et décryptés, on peut imaginer dans le détail comment était organisée la société mésopotamienne. Et on découvre les premières villes qui sont de véritables centres économiques et politiques, où les hommes se rassemblent pour échanger des marchandises et des idées. Ces villes sont construites en argile, protégées par des remparts, avec des ports, des canaux d’irrigation, des systèmes d’évacuation des eaux usées, des ponts… "L’agriculture était très développée, souligne Ariane Thomas. Grâce à l’élevage de milliers de bêtes, et à la culture, les mésopotamiens fabriquaient et exportaient des étoffes en laine et en lin. Ils cultivaient les fruits et les céréales. On a retrouvé des grains d’orge et des restes de dattes, datant de 4000 ans avant Jésus-Christ."

Les Mésopotamiens étaient également déjà bien avancés en mathématiques, en astrologie et en astronomie. "Afin de décrypter les messages des dieux, ils ont finement observé le ciel et le cycle des saisons, raconte Ariane Thomas. On leur doit le calendrier en 12 mois et le découpage des heures en 60 minutes de 60 secondes." Une large part de l’exposition est également réservée à la religion, aux dieux et aux divinités adorés par les Mésopotamiens, mais aussi aux mythes liés à la Mésopotamie. Les cinéphiles et les bédéphiles reconnaîtront l’horrible démon Pazuzu présent dans l’Exorciste et dans les cauchemars d’Adèle Blanc-Sec. Les amateurs d’opéra s’intéresseront à Nabuchodonosor, puissant roi de Babylone dont le nom a inspiré Verdi pour son célèbre opéra Nabucco. "La Mésopotamie elle a laissé de nombreuses traces dans notre culture, insiste Ariane Thomas. Cette exposition veut également sensibiliser le public au fait que tout ce patrimoine risque de disparaître."

Pour aller plus loin


Infos pratiques

Exposition prolongée jusqu’au 30 janvier 2017
Musée du Louvre-Lens
Tous les jours de 10 heures à 18 heures (fermé le mardi, les 25 décembre et 1er janvier)
Tarif plein : 10 euros
Entrée gratuite pour les moins de 18 ans
Tarif jeune (18-25 ans) : 5 euros

Contact

Tel. 03.21.18.62.62