Contenu principal de la page
Article publié le 10/05/2022
Mis à jour le 11/05/2022

Les Hauts-de-France en pointe face au diabète

© D.Bokalo / Région HdF

Le laboratoire d’excellence EGID, à Lille, est en train d’obtenir des résultats dans la lutte contre le diabète lié à l’obésité. La région est l’une des plus touchées de France.

"Nous ne sommes pas prêts d’éradiquer le diabète, qui touche 4 millions de personnes en France et progresse de 2,5% par an !" Le professeur Philippe Froguel, directeur de recherche à l’EGID (European genomic institute for diabetes), est lucide. Pour autant, il porte des signes encourageants dans la lutte contre le diabète et l’obésité qui s’y rattache.

Un équipement de rayonnement international

L’EGID, installé sur le campus du CHRU de Lille depuis juin 2016, est un laboratoire d’excellence (Labex) labellisé dans le cadre des Programmes d’investissements d’avenir (PIA). La réalisation de cet équipement a été rendue possible grâce à l’action de la Région, qui soutient les travaux face à ce problème de santé qui touche particulièrement les Hauts-de-France. Il regroupe aujourd’hui 200 personnes et dispose de machines de pointe comme des séquenceurs d’ADN dernière génération.

"L’enjeu, c’est d’atteindre une masse critique et de coordonner une équipe d’experts dans une stratégie pluridisciplinaire. Au fil des années, nous sommes devenus attractifs. Nous sommes aujourd’hui le centre le plus complet et développé de France ! Un peu comme le PSG dans le championnat de France de football. Mais il en existe d’autres très importants en Europe", analyse le professeur.

Un médicament "made in" Hauts-de-France

Les travaux des équipes en place portent leurs fruits. Plusieurs découvertes permettent d’entrevoir sérieusement des avancées dans la lutte contre le diabète. Parmi les pistes engagées, la fabrication d’un médicament dont le professeur Froguel a été à l’origine il y a maintenant 20 ans. "Nous sommes partis de presque rien. Nous avons poussé des études, mis au point des brevets, développé des startups".

Pour autant, il se trouve que le diabète prend différentes formes, qu’il évolue et, Philippe Froguel le confirme, "nous travaillons à partir d’hypothèses et en tentant de résoudre chaque cas. Par exemple, certains diabétiques n’ont aujourd’hui plus forcément besoin d’un traitement à base d’insuline".

La génétique pour combattre l’obésité chez l’enfant

Des travaux ont mis à jour - au-delà des mauvaises habitudes alimentaires - le rôle joué par certains gènes dans le phénomène de satiété, à l’origine de l’obésité notamment chez les enfants, ou dans leur capacité à brûler des calories de la masse graisseuse.

"La recherche prend du temps. Mais, à partir de la recherche fondamentale, on essaie d’aboutir à des solutions concrètes au cas précis des personnes touchées", positive Philippe Froguel.

Des perspectives innovantes avec PreciDIAB

Pour conforter sa place dans la recherche sur le diabète, l’EGID a également un rôle à jouer dans la fondation de PreciDIAB (soutenu par la Région). Le concept consiste à repenser le parcours de santé et de soins des patients en s’appuyant sur tous les outils de la médecine de précision et en réunissant toute la chaîne des acteurs de santé autour du patient. La validation du projet (estimé à 200 millions d’euros de budget sur dix ans) ouvre des perspectives vers de nouveaux développements :

  • innovation sur l’enseignement
  • valorisation de la recherche clinique
  • renforcement des moyens de prévention
  • implication de nombreuses entreprises régionales et internationales
  • naissance de nouvelles startups sur le campus hospitalo-universitaire
  • licences d’exploitations industrielles.