Contenu principal de la page
Article publié le 19/02/2018
Mis à jour le 01/10/2020

L’animation, une filière d’excellence en Hauts-de-France

L'animation est une filière d'excellence qui recrute. Troisième région productrice de France, les Hauts-de-France peuvent compter sur la présence d'une dizaine de studios et de six écoles d'animation sur son territoire.

Pour la filière animation en Hauts-de-France, la référence c'est Ankama. Mais en région, il y a bien d'autres studios qui cartonnent, comme Tchack à Lille (59). Créé il y a 10 ans par quatre amis, le studio lillois a travaillé ces dernières années sur des films reconnus par le public et la profession comme Avril et le monde truqué, Louise en Hiver ou encore la série pour adultes Lastman, qui a remporté un prix aux Émile en décembre 2017. Les équipes du studio terminent actuellement les 26 épisodes de Petit Malabar, une série scientifique pour les 3-6 ans qui sera diffusée en septembre 2018 sur France 5, et sur laquelle le studio travaille depuis six ans.

Fabriquer de A à Z ou en partie

"Chez Tchack, on peut fabriquer des dessins animés de A à Z comme Petit Malabar, par exemple, explique Matthieu Liégeois, dirigeant du studio. Mais en réalité, le plus souvent, on se partage la fabrication avec d'autres studios en région, en France ou même en Europe." Par exemple pour Louise en hiver, Tchack a réalisé la production et Train Train, autre studio lillois, a supervisé l'animation.

C'est l'une des particularités de la filière. Chaque projet de film ou de série peut être découpé en différentes étapes de l'écriture du scénario, en passant par le montage, l'animation, la création des décors, le compositing, le son et la musique. Ainsi, jusqu'à 30 personnes travaillent chez Tchack, mais l'effectif est très variable. Tout dépend des projets en cours. "C'est une filière pérenne, assure Matthieu Liégeois. Les intermittents travaillent sur des missions de six à huit mois dans un studio, puis pour un autre. Pour chaque projet, on recrute les intermittents selon leur spécialité et leur profil." Voilà pourquoi il est primordial que les studios travaillent ensemble.

Noranim fédère tous les acteurs de la filière

"Avec les autres studios en région, nous avons décidé de travailler en collaboration, plutôt qu'en concurrence", explique Matthieu Liégeois, membre de Noranim. Cette association regroupe tous les acteurs de la filière - sociétés de production, studios de création, écoles de formation et acteurs de la diffusion. Objectif : mettre en place la stratégie pour assurer le développement et consolider la filière.

"Il existe une vraie dynamique régionale et c'est notre force".

La Région quadruple son budget

Monter un projet de série ou de film prend du temps et coûte très cher. Jusqu'à 16 000 euros la minute ! "En général, nous obtenons des financements du CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée), des diffuseurs (les chaînes de télévision) et des régions", détaille Matthieu Liégeois. Pour les Hauts-de-France, c'est Pictanovo qui octroie les aides, via le fonds Animation.

Avant 2017, Pictanovo consacrait 495 000 euros par an à l’aide à la création animée. Depuis 2018, c'est 2,2 millions euros, soit un budget quatre fois supérieur. Ce coup de boost a permis l'arrivée de gros studios dans la région, tels que Cybergroup, Madlab ou Lylo. Et surtout de nouveaux projets fleurissent pour les studios régionaux. Ce regain d'activité a permis à Tchack d'acheter de nouveaux locaux à Lille et d'envisager l'avenir sereinement.