Festival d’Avignon 2018, une belle vitrine pour les Hauts-de-France

Avignon, en juillet, c'est le plus grand théâtre du monde. Deux festivals s'y déroulent en même temps : le prestigieux Festival d'Avignon, couramment appelé le In. Et le Off, celui qui mobilise toutes les salles possibles et imaginables pour diffuser plus de 1 000 spectacles, rejoués tous les jours (ou presque), à la même heure, pendant trois longues semaines, dans l'espoir de séduire un programmateur ou un directeur de salle et de signer des contrats pour les mois et les années suivantes.

Du théâtre, mais aussi de la danse, de la musique, du cirque, des arts de la rue… tout le spectacle vivant est représenté à Avignon, chacun essayant de se faire sa place et de remplir sa salle, que ce soit à 20 heures, à 10 heures ou à 2 heures du matin !

15 compagnies soutenues par la Région

Depuis plusieurs années, la Région s'engage auprès des compagnies de spectacle vivant pour soutenir leur présence à Avignon. Cette année, le comité d'experts chargé de la sélection a retenu 15 compagnies, pour un budget total de 420 000 euros. *

"Cela représente environ 25 000 euros par compagnie, avec plusieurs niveaux d'utilisation, souligne François Decoster, vice-président de la Région en charge de la culture. Chaque compagnie reçoit une subvention pour couvrir une partie des charges salariales et des coûts logistiques. La Région prend également en charge la location du lieu de diffusion. Et enfin, nous accompagnons les compagnies sur place dans leurs relations avec la presse afin de leur offrir le maximum de visibilité."

Un soutien indispensable

Qu'elles "fassent" Avignon pour la première fois, ou qu'elles y retournent pour la dixième fois, toutes les compagnies soulignent, comme Stéphanie Bonvarlet de la compagnie Tourneboulé qu'il "est précieux et essentiel d'avoir le soutien de la Région". "Et en plus, comme on est 15, c'est plus structuré, et les compagnies s'aident entre elles", se félicite Henri Botte de la toute jeune compagnie Lolium, qui présentera son premier spectacle : "Moment d'angoisse chez les riches".

Pour Hélène Desplanques, auteure et réalisatrice de "On n'est pas que des valises !", "aller à Avignon c'est la consécration d'un projet fou". Son spectacle met en scène la lutte extraordinaire des ouvrières de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont contre la finance mondialisée… Après être allées se battre à Wall Street, sept ex-ouvrières viendront raconter et jouer leur histoire sur les planches de la salle Marie Gérard.

Une ambition plus large

Le soutien de la Région aux compagnies qui se produisent à Avignon n'est qu'un des volets d'une politique très volontariste des Hauts-de-France en faveur du spectacle vivant en particulier, et de la culture en général. "Soutenir la création, encourager l'éducation et la formation artistiques et culturelles, favoriser la proximité avec les habitants et la vitalité des territoires, et contribuer au rayonnement et au développement de la région, sont les grands axes de cette politique", rappelle François Decoster.

Ainsi, par exemple, la Région a mis en place récemment un nouveau dispositif destiné à soutenir l'émergence de nouvelles compagnies ou de jeunes artistes, directement ou par l'intermédiaire de structures qui elles-mêmes encouragent les vocations. Ce dispositif "émergence" pourra accompagner de jeunes artistes, comme par exemple les élèves issus de l'École du Nord qui créent leur compagnie.

L'École du Nord

C'est d'ailleurs un ancien élève de l'École du Nord, Julien Gosselin, déjà remarqué à Avignon pour deux de ses créations, qui fera l'ouverture du Festival le 7 juillet 2018 à la Fabrica, pour cinq représentations d'un spectacle de huit heures, tiré de l'œuvre de Don DeLillo : "Joueurs, Mao II, les Noms".

Julien Gosselin pourra ensuite aller assister à la représentation donnée par les 14 élèves de la cinquième promotion de son ancienne école, du 20 au 23 juillet 2018 au théâtre Benoît-XII : "Le pays lointain (un arrangement)", mis en scène par Christophe Rauck, directeur de l'École du Nord. "Olivier Py, le directeur du Festival, avait entendu parler d'un nouveau projet mené dans notre établissement, raconte Lucie Pollet, directrice des études de l'École du Nord. Il nous a invités à venir présenter le spectacle de sortie de promotion. Notre école forme des jeunes comédiens et auteurs. La plupart sont issus du Conservatoire. Au même titre que Sciences Politiques ou l'École supérieure de journalisme, c'est une grande école basée à Lille qui délivre un diplôme national reconnu."

200 lycéens des Hauts-de-France au Festival

La formation est au cœur d'un autre volet de la présence des Hauts-de-France en Avignon. Grâce au dispositif "Peps dans les murs", en partenariat avec le Cemea (Centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active) la Région offre à 204 lycéens de 12 établissements la possibilité de passer trois jours au Festival. Après avoir suivi des ateliers de préparation au spectacle, ils pourront assister à plusieurs représentations, rencontrer des comédiens ou des auteurs, échanger entre eux et avec leurs enseignants et, bien sûr, découvrir la Cité des Papes.

"À eux-seuls, les lycéens des Hauts-de-France représentent plus de la moitié de tous les lycéens présents sur place, souligne Philippe Georget, du Cemea. Cette année, il y a une hétérogénéité intéressante, de lycéens littéraires, scientifiques et professionnels. Ce mélange est toujours très enrichissant." Il est à l'image de la diversité des spectacles proposés. Dans le In, 10 spectacles programmés sont issus des Hauts-de-France, dont six sont de la danse !