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Article publié le 06/06/2016
Mis à jour le 01/10/2020

Dans la Somme, la ferme du futur déploie ses drônes

Inaugurée dans la Somme jeudi 2 juin, la ferme du futur conjugue agronomie, numérique, robotique et aéronautique pour faire face aux nouveaux enjeux d'une agriculture en pleine mutation.

Innovante, connectée, performante… Inaugurée jeudi 2 juin 2016 sur l’exploitation de Jean-Marie Deleau à Aizecourt-le-Haut (Somme), la première ferme agro-écologique 3.0 préfigure en conditions réelles l’agriculture du futur.

Son modèle s’appuie sur l'association des principes de l’agro-écologie avec  les technologies numériques, robotiques  et aéronautiques. La ferme utilise par exemple des drones connectés pour collecter des données d’analyses des sols et programmer des pulvérisations ciblées. Des robots y évoluent en plein champ, capables de désherber au plus près des plants, de transporter du matériel ou d’adapter leurs trajectoires grâce à un guidage laser.

"L’enjeu principal est de réduire les intrants en utilisant ces technologies innovantes pour cibler de façon très précise les apports nécessaires sur les sols" explique Daniel Roguet, président de la Chambre d’agriculture de la Somme, à l’initiative du projet aux côtés de la Région et du pôle d’innovation Agro-Transfert.

Un lieu d'échanges entre les agriculteurs

La ferme 3.0 est aussi participative et ouverte, avec une vocation de formation en associant  les agriculteurs du territoire à la réflexion sur l’évolution des pratiques. "Dès l’origine, le projet a été pensé comme un lieu d’échanges entre les agriculteurs, avec une dimension très concrète qui repose sur le contact direct avec l’exploitant" poursuit Daniel Roguet.

Cette démarche est d'autant plus innovante qu’elle intervient au moment où l’agriculture régionale est confrontée à de profondes mutations : les nouvelles exigences de sécurité et de traçabilité alimentaires, par exemple, l’adaptation aux aléas climatiques, mais aussi l’évolution constante des productions vers des produits à haute valeur ajoutée pour l’industrie et la chimie du végétal.

Lancée il y a à peine un an, la ferme 3.0 d’Aizecourt-le-Haut est encore un peu trop jeune pour livrer tous ses enseignements. Pour Daniel Roguet, "il s’agit aujourd’hui d’assurer le suivi, à la fois sur le plan agronomique et économique de ce qui a été mis en place afin de savoir jusqu’où nous pouvons aller, en particulier dans la réduction des intrants".

Au-delà de l’expérimentation en temps réel, la vocation de la ferme 3.0 est aussi de démontrer la pertinence de son modèle économique. "Il ne faut pas oublier que dans notre région l’économie de nos exploitations reste très fortement liée aux besoins de l’industrie agro-alimentaire" conclut le président de la Chambre d’agriculture. Avancer donc, prendre date pour l’avenir et le construire, mais sans oublier les exigences du présent.