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Article publié le 12/09/2017
Mis à jour le 01/10/2020

Canal Seine-Nord Europe : les collectivités veulent prendre la main pour débloquer le chantier du siècle

S’il est un projet qui a fait couler beaucoup d’encre depuis des années, c’est bien le Canal Seine-Nord Europe (CSNE). S’il est un projet vital pour les Hauts-de-France, c’est encore le Canal Seine-Nord Europe, pour l’instant bloqué. Pour le défendre, le président Xavier Bertrand et les présidents des Conseils départementaux des Hauts-de-France étaient au ministère des transports ce mardi matin, à Paris. Avec notamment une proposition de taille : que les collectivités prennent la main et que le CSNE ne soit plus porté par l’État.

Ce mardi 12 septembre, c’est d’une seule et même voix que les collectivités des Hauts-de-France se sont exprimées pour défendre le chantier du siècle qu’est le Canal Seine-Nord Europe et peser de tout leur poids pour qu’il aboutisse rapidement. Une réunion de travail était organisée, à Paris le matin même, avec Élisabeth Borne, ministre des transports, et Gérald Darmanin, ministre de l’action publique et des comptes publics.

"Un projet comme celui-ci, nous n’en reverrons pas dans la région avant des décennies. L’État ne doit pas bloquer ce canal, il n’est pas qu’un symbole, il va booster l’économie des Hauts-de-France. Il y a urgence maintenant : les acteurs économiques, les agriculteurs, les habitants attendent le canal", a rappelé Xavier Bertrand lors du point presse donné à l’issue de la réunion.

Les collectivités des Hauts-de-France veulent régionaliser le canal

Pour donner toutes ses chances à ce projet vital pour l’avenir de notre région de voir le jour, les collectivités se mobilisent. Parmi les propositions faites pendant la réunion de travail, une proposition majeure et stratégique des collectivités : régionaliser le canal de façon à ce qu’il ne soit plus porté par l’État.

En clair, elles souhaitent prendre la main, seule solution pour ne plus être soumis aux retards et qu’enfin ce grand projet devienne une réalité. Ainsi, l’établissement public et le conseil de surveillance du CSNE pourraient être pilotés par les collectivités locales. Les engagements financiers et les enjeux du projet – avec ses nombreux débouchés et 30 000 emplois à la clé – sont trop importants pour le laisser dériver.

Des engagements forts et concrets

L’État ne pouvant plus investir, la Région et les Conseils départementaux ont décidé de poser sur la table des engagements concrets :

  • pendant les deux premières années, les collectivités proposent d’avancer le financement à la place de l’État, dans la limite des enveloppes initialement prévues et sans mettre un euro de plus
  • les collectivités s’engagent également à garantir l’emprunt pour réaliser le CSNE. L’État n’aurait ainsi plus à intervenir dans la garantie de l’emprunt.

Non à une éco-taxe régionale !

Les collectivités ont été unanimes sur ce point : pour les recettes à venir, elles refusent toute éco-taxe. "Nous ne voulons pas nous faire imposer n’importe quelles recettes pour financer l’emprunt. Nous n’avons pas envie de tuer l’industrie du transport et de la logistique dans la région. Nous voulons au contraire développer la logistique, ce n’est certainement pas pour la pénaliser avec une éco-taxe", a ajouté Xavier Bertrand.

Des réunions publiques pour expliquer ce qu’est le CSNE

Des réunions publiques vont se dérouler prochainement sur tout le territoire prochainement. L’objectif : expliquer aux habitants tous les enjeux liés au CSNE, ce qu’il va apporter à la région et pourquoi il est aussi important pour l’avenir.

La toute première aura lieu vendredi 15 septembre à 16h30 à l'espace Mac Orlan à Péronne. Tous ceux qui souhaitent s’informer et échanger sur le projet sont les bienvenus. Cette réunion sera retransmise en direct sur notre page Facebook. Vous pouvez également la suivre et réagir sur Twitter avec #OUIauCanal.

Pour vous inscrire, envoyez un mail à invitation@hautsdefrance.fr

Et après ?

La décision est désormais dans le camp du Gouvernement, attendue d’ici quelques semaines. Le Conseil de surveillance du CSNE va se réunir dans 10-15 jours pour envisager les modalités de pilotage dans l’hypothèse où les collectivités porteraient ensemble la responsabilité du chantier du siècle.